Le confinement et la quarantaine ont été une rude épreuve pour beaucoup en 2020. Mais ce type d’éloignement, imposé par les circonstances, peut devenir un temps de contemplation, de prière et de réflexion. Même saint François d’Assise, au pic de sa mission, trouvait le temps de s’éloigner du monde afin de réfléchir et méditer.
Né en Italie en 1181, il est l’un des saints catholiques les plus vénérés de tous les temps. Pourtant, peu d’entre nous savons qu'à un moment de sa vie, il dût temporairement s’éloigner de son succès de prêcheur et se retirer dans la solitude de la prière. Vers 1220, saint François se rendit en Terre sainte, où les croisés combattaient les troupes musulmanes. Il fit la connaissance du sultan égyptien Malik al-Kamil, avec lequel il discuta du conflit inter-religieux et de leur quête commune de paix. Cette rencontre demeure encore aujourd’hui un grand exemple de dialogue œcuménique. Au retour de François à Venise, après un mois en mer à bord d’un bateau marchand, sa réputation de prêcheur était à son pic. Des milliers de gens furent inspirés par son invitation à abandonner leurs possessions terrestres et vivre une vie de pénitence, d’amour fraternel et de paix.
Dès son arrivée à Venise, une centaine de croyants étaient rassemblés pour l'accueillir. Mais François se rendit compte qu’il avait besoin d’un temps de silence pour réfléchir et prier avant de reprendre sa mission parmi les hommes. Avec une barque, il se rendit sur une petite île sur la lagune de Venise, située entre les îles de Burano et Sant’Eramo, aujourd’hui appelée "Saint François du désert".
Dans sa biographie de saint François, saint Bonaventure de Bagnoregio raconte que le saint fut accueilli par une multitude d’oiseaux et une sensation de grand silence. Après quelques semaines de réflexion au milieu des cyprès et des pins, François quitta son île et retourna à Assise, lieu de naissance de la communauté de frères qu’il avait fondée. Inspiré par cette visite, le propriétaire de l’île, Jacopo Michiel, l’offrit à la nouvelle communauté. Cinq ans plus tard, les moines franciscains placèrent la première pierre du monastère, toujours actif de nos jours. Au XVe siècle, une violente épidémie de malaria poussa les moines à abandonner l’île pendant plus de vingt ans, durant lesquels elle reçut son nom, "Saint François du désert". Durant l’ère napoléonienne, les moines durent la quitter à nouveau pour laisser la place à un poste militaire. Ils y sont depuis retournés et prennent toujours soin du monastère, de ses œuvres et de ses jardins. Aujourd’hui, l’île procure une évasion agréable des foules de Venise. On peut y accéder par bateau privé ou taxi nautique depuis l’île de Burano pour à peu près 10 euros.
Le monastère de Saint François du désert peut être visité chaque jour excepté le lundi, de 9h à 11h et de 15h à 17h. Pour organiser des temps de retraite spirituelle, vous pouvez contacter le monastère : sfdeserto@libero.it.