Gravement endommagée lors d’un incendie le 18 juillet, la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes a été « régulièrement entretenue » ces dernières années selon Claude d’Harcourt, préfet de Loire-Atlantique.Après l’émotion, l’interrogation. L’incendie qui a gravement endommagé la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes samedi 18 juillet relance le débat sur la sécurité et l’entretien des cathédrales. Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue ce mercredi, le préfet de la Loire-Atlantique et des Pays de la Loire, Claude d’Harcourt, a assuré que “c’est un montant de plus de 20 millions d’euros qui a été alloué à l’entretien lourd de ce bâtiment en une vingtaine d’année, sans compter les frais d’entretien courant”. Alors qu’une enquête a été ouverte par le parquet de Nantes pour “incendie volontaire” en raison de l’existence de trois points de feu distincts dans la cathédrale, l’incertitude persiste concernant l’origine de l’incendie. À Nantes, une réunion concernant un “plan sécurité” avait été organisée en octobre et le “contrôle des installations électriques venait d’être fait”, a précisé le préfet lors de la conférence de presse.
Des lieux difficiles à sécuriser
Après l’incendie de Notre-Dame de Paris en avril 2019, le ministère de la Culture avait adopté un plan “sécurité cathédrales” qui concerne 89 édifices cultuels dont l’État est propriétaire, dont celle de Nantes, et qui a été doté d’un fonds de 2 millions d’euros en 2020 en plus des quelque 40 millions d’euros affectés chaque année à l’entretien et la restauration des cathédrales. “Ne nous faisons pas d’illusions, ce n’est pas seulement une question d’argent : la mise en sécurité des cathédrales est quelque chose de complexe”, a néanmoins rappelé Roselyne Bachelot, nouvelle ministre de la Culture, en début de semaine lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblé nationale.
Outre leurs dimensions, elle a souligné qu’une cathédrale “n’était pas un musée, pas un château qu’on visite” mais “un lieu de culte, de prière, de partage, dans lequel on rentre évidemment sans discrimination et en toute liberté”. “Comment mettre en sécurité, avec des détecteurs de fumée, une nef qui fait 37,5 mètres de hauteur ?”, s’est-elle interrogée avant d’assurer : “C’est la responsabilité de tous et de toutes de garder la sécurité de nos cathédrales”.
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