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Bruxelles : clin d’œil à Lourdes, le restaurant 65 degrés cartonne sur TripAdvisor

Adélaïde Aymer de La Chevalerie avec deux employés du restaurant, Steven Swalus et Marie-Sophie Lamarche.

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Domitille Farret d'Astiès - publié le 14/07/20
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Depuis bientôt deux ans, à Bruxelles (Belgique), le restaurant 65 degrés emploie des personnes avec un handicap mental et propose une cuisine gastronomique.Adélaïde et Donatien Aymer de La Chevalerie, Laure et Valentin Cogels, deux ménages quadragénaires, ont lancé en septembre 2018 le restaurant gastronomique 65 degrés, à Bruxelles (Belgique), dans lequel travaillent douze personnes avec un handicap mental. Situé sur la l’élégante avenue Louise, dans le quartier chic de la capitale, ce restaurant pas comme les autres commence à avoir pignon sur rue. Pour preuve, il est en tête de liste sur Tripadvisor depuis plusieurs mois.

Ce projet, les deux couples l’ont monté à huit mains. Pourtant, chacun a un itinéraire bien différent : Donatien travaille dans une entreprise de matériel médical, Laure dans une start up où elle s’occupe de finances et de RH, Valentin dans l’immobilier. Quant à Adélaïde, elle est un pur produit du monde de la banque. Après avoir accompagné des clients dans la création d’entreprise, elle a contracté à son tour le virus mais avec l’envie d’y ajouter “un petit truc en plus”, selon ses propres mots. Vivant à Nantes avec Donatien et leurs trois enfants, elle connaissait le restaurant Le Reflet, fondé par Florence Lelièvre, qui l’a fortement inspirée.

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65 degrés
Le restaurant mise sur une cuisine gastronomique et un service haut de gamme.

Quand Adélaïde et Donatien déménagent à Bruxelles, on leur fait rencontrer inopinément Laure et Valentin, un couple de Belges. Leur point commun ? Tous les quatre aficionados de Lourdes, ils sont engagés depuis des années auprès des personnes handicapées. N’était-ce pas l’occasion d’aller plus loin dans ce projet enthousiasmant ? “Nos parcours sont très différents mais très compatibles. Chacun a ses compétences”, explique Adélaïde. “On s’est dit : “Soyons fous, montons un restaurant !””. Ni une ni deux, ils se lancent dans l’aventure. Tous gardent leur travail, excepté Adélaïde qui se met en off pendant un an. Huit mois plus tard, 65 degrés voit le jour.

“”Je crois profondément qu’il y a une place pour tout le monde dans la société.”

Le choix du nom n’est pas le fruit du hasard. En gastronomie, 65 degrés, c’est la température parfaite de la cuisson de l’œuf, entre coulant et dur, qui est au passage la spécialité de la maison. Et il se trouve que le nombre 65 fait également partie… du code postal de Lourdes (65100). Un joli clin d’œil quand on sait combien ce lieu est cher aux quatre créateurs. “Mes parents m’y ont emmenée chaque année. Cela faisait partie de notre apprentissage de vie. Le handicap frappe à toutes les portes”, explique Adélaïde. Accident de la route, AVC… Tout le monde peut y être confronté, mais il s’agit d’y être préparé pour pouvoir l’accueillir s’il arrive. “Je crois profondément qu’il y a une place pour tout le monde dans la société”, insiste-t-elle. “C’est la croyance profonde que nous avons”.

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65 degrés
Clara, une des employées du restaurant.

Ici, les serveurs portent un pantalon de toile bleu marine, une chemise bleu ciel, des bretelles ou une ceinture ainsi qu’une paire de baskets. “Nous faisons très attention à l’aspect physique”, note la manager. “Ce que nous voulions, c’est un restaurant gastronomique, pas une brasserie”, poursuit-elle, expliquant qu’ils ont souhaité miser sur le côté à la fois exigeant et esthétique de la haute gastronomie”. Pas question donc de proposer une cuisine approximative sous couvert de bons sentiments. Malgré leur handicap, les employés, qui sont encadrés par quatre professionnels valides, “sont capables de tout faire”, souligne-telle. “Nous avons été très aidés, très soutenus par le ministère du handicap, les associations, les parents, les gens qui ont cru à notre projet”, ajoute-t-elle avec une pointe de reconnaissance. Il faut vraiment donner envie aux gens de se lancer dans des projets de ce type, conclut-elle, car “cela apporte énormément au niveau personnel et cela apporte énormément à la société”.



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