Un collectif d’associations de défense des animaux, dont la Fondation 30 Millions d’amis et la Fondation Brigitte Bardot, dénonce dans une tribune publiée par La Croix la création d’embryons chimériques hommes/animaux. Cette mesure, à nouveau inscrite dans le projet de loi bioéthique, sera discutée lors du prochain examen du texte le 27 juillet.Alors que le projet de loi bioéthique doit être débattu en deuxième lecture à l’Assemblée à partir du 27 juillet, un collectif d’association de défense des animaux, dont la fondation 30 millions d’amis, la fondation Brigitte Bardot et One Voice, a choisi de dénoncer dans une tribune publiée par La Croix l’une des mesures du texte : la création d’embryons chimériques hommes/animaux. Non pas au nom d’une vision de l’homme… mais du bien être animal.
Si elle avait été supprimée par les sénateurs, cette disposition a fait son retour lors de l’examen en seconde lecture par la commission spéciale de l’Assemblée début juillet. Pour le moment le projet de loi ne permet pas d’introduire des cellules animales dans l’embryon humain (pas de chimère homme-animal donc) mais l’inverse, ‘chimère animal-homme’ serait possible.
“Une logique de soumission du vivant à nos moindres caprices.”
Au nom de la défense des animaux, le collectif assure que sur le plan éthique, “tout ceci donne l’impression d’une course en avant vers toujours davantage de manipulations des génomes et des embryons, dans une logique de soumission du vivant à nos moindres caprices, sans réflexion de fond sur les implications”. “Notre société consumériste perd de vue que des limites doivent être posées, et que certains choix en faveur d’hypothétiques bénéfices individuels ne doivent pas conduire à prendre des risques collectifs démesurés”, détaille-t-il. Un argument qu’avance également les défenseurs…de la vie humaine.
Les associations rappellent également qu’à l’heure où les questions de respect des animaux sont de plus en plus présentes dans la société, “ce type de procédure les instrumentalise totalement. Ils sont réduits à n’être que les « supports » d’organes à transplanter chez des humains avant leur mise à mort. L’animal n’est alors plus qu’un outil au service de certains humains”. Et qu’en est-il de l’instrumentalisation du patrimoine génétique de l’homme ?
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Autre inquiétude que soulève le collectif : les conséquences d’un mélange de cellules humaines et animales de façon mal maîtrisée. “À l’heure où le coronavirus fait le tour de la planète à partir d’un réservoir animal mal identifié, on peut s’interroger”.