La nouvelle “loi sur la sécurité nationale” est entrée en vigueur ce 1er juillet à Hong Kong, mettant ainsi fin au principe “un pays deux systèmes” dont bénéficiaient jusqu’à présent les Hongkongais vis-à-vis de Pékin. Alors que le gouvernement chinois semble bien décidé à mettre fin à la liberté d’expression, les Hongkongais sont de plus en plus inquiets.Mardi 30 juin, à minuit, la nouvelle “loi sur la sécurité nationale” est entrée en vigueur provoquant l’inquiétude des Hongkongais. Le lendemain, mercredi 1er juillet, 23e anniversaire du retour de Hong Kong à “la mère patrie chinoise”, ils étaient pourtant des milliers à braver l’interdiction de se rassembler afin de protester notamment contre cette nouvelle loi. Plus de 300 personnes ont été arrêtées dans ces manifestations, dispersées à coups de canon à eau, en vertu de cette nouvelle loi.
En effet, la loi sur “la sécurité nationale” qui comporte 66 articles insérés de force dans la Constitution hongkongaise, réprime désormais des infractions interprétées au sens large comme la subversion, le séparatisme, le terrorisme ou encore la collusion avec des forces étrangères. Défendre l’indépendance de Hong Kong par exemple, est désormais illégal et passible de la prison à perpétuité. L’inquiétude est donc à son comble pour les semaines à venir. Selon les observateurs, cette loi met ainsi fin au principe “Un pays, deux systèmes” instauré depuis la rétrocession de Hong Kong à la Chine en 1997. Jusqu’à présent, ce principe permettait aux 7,5 millions d’Hongkongais de jouir de la liberté d’expression, de la liberté de la presse et d’une justice indépendante.
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Parmi les premières réactions internationales, Londres a dénoncé une “violation manifeste et grave” de la déclaration commune faite en 1997 entre le Royaume-Uni et la Chine, lors de la rétrocession. L’Union européenne “déplore” également l’initiative chinoise. Le nouveau texte “risque d’avoir un effet néfaste sur l’indépendance de la justice et sur l’État de droit”, a-t-elle fait savoir relativement discrètement. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a néanmoins précisé que l’UE allait discuter avec ses “partenaires internationaux” de possibles mesures à prendre. Quant à l’optimiste administrateur apostolique de Hong Kong, le cardinal John Tong Hon, il a diffusé un message d’apaisement, en mettant au premier plan l’unité. Il a ainsi déclaré que l’Église devrait pouvoir continuer à participer aux “affaires sociales” de la nation, se référant à l’article 141 de la Loi fondamentale qui “stipule que le gouvernement local ne doit pas s’immiscer dans les affaires internes des organisations religieuses ni restreindre les activités religieuses, et qu’il peut continuer à gérer les écoles et les services sociaux”.
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