Alors qu’un vaste mouvement de contestation populaire traverse le depuis début juin, l’archevêque de Bamako, le cardinal Jean Zerbo, assure que les représentants des différentes confessions religieuses unissent leurs forces afin de pousser les différents protagonistes au dialogue.“La situation politique est plutôt grave. Le problème pour le moment est de comprendre s’il convient d’organiser de nouvelles élections ou de laisser tout en l’état et de tenter de trouver un accord”. Ce sont les mots de l’archevêque de Bamako (Mali), Mgr Jean Zerbo, dans une interview à l’agence Fides, qui s’inquiète de l’impasse politique dans laquelle se trouve le pays depuis les élections législatives du 29 mars dernier. Le chef de l’opposition, Soumaïla Cissè, a été enlevé deux jours avant le scrutin et se trouve encore entre les mains de ses ravisseurs.
Plusieurs rencontres entre les responsables religieux
Au mois d’août 2018, ce dernier avait qualifié de “mascarade” la réélection d’Ibrahim Boubacar Keïta à la tête du pays. Depuis le début du mois de juin, des manifestations de grande ampleur demandent la démission de leur président qu’ils jugent incompétent. Alors qu’une rencontre entre les chefs de l’opposition et le parti présidentiel le 23 juin dernier n’a abouti à aucun schéma de sortie de crise, Mgr Jean Zerbo appelle tous les responsables religieux “à agir comme des médiateurs afin de favoriser le dialogue et le retour au calme”. “Nous avons constitué un groupe de responsables religieux – musulmans, catholiques et protestants – afin d’exercer des pressions sur le gouvernement et de créer les conditions pour le dialogue (…) Nous nous rencontrons régulièrement et cherchons à parler directement avec les protagonistes”, explique-t-il.
Sur fond de crise politique, les groupes terroristes continuent de prospérer
Si l’Église est particulièrement préoccupée par l’issue de cette crise politique, c’est que le pays est toujours en proie à de nombreuses actions terroristes, notamment au centre du pays, dans la zone de Mopti. Daprès Fides, le nombre de réfugiés maliens a doublé depuis 2018. Près de 73.000 personnes ont été contraints à fuir au cours de la période allant de janvier à fin mai de cette année.
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