Ce sont des images qui peuvent paraître incompréhensibles, mais qui ont en réalité une grande dimension spirituelle, selon les organisateurs du festival « Taong Putik », que l’on appelle également « Mud people » (Gens de boue). Cette année, comme tous les ans le 24 juin, à l’occasion de la saint Jean-Baptiste, les fidèles de la ville d'Aliaga, à 100 km au nord de Manille, se sont couverts de boue et vêtus de feuilles de bananiers séchées… Un acte d’humilité et de pénitence, qu’ils réalisent pour honorer le souvenir du dernier prophète. Plusieurs passages de la Bible font référence aux habits en poils de chameau de saint Jean-Baptiste, ainsi qu’à son alimentation faite de sauterelles et de miel sauvage au désert.
En 1944, le sauvetage miraculeux de la ville
Mais la tradition du 24 juin est surtout l’occasion pour les habitants d’Aliaga de commémorer le sauvetage qu’ils considèrent comme miraculeux de leur ville, en 1944. Pendant la Seconde Guerre mondiale, en pleine occupation japonaise, des soldats ennemis projetaient d’exécuter tous les hommes du village situé autour de la ville. Après avoir abondamment demandé l’intercession de saint Jean-Baptiste, une pluie diluvienne se déclencha, et obligea les japonais à renoncer à leur funeste projet. Fous de joie, les villageois se roulèrent alors dans la boue !