Jeune chrétienne pakistanaise de 14 ans, Maira Shahbaz a été enlevée, contrainte d’abandonner sa foi et mariée de force à son ravisseur pendant le confinement. Décidés à se battre pour elle, ses parents ont décidé de porter son histoire devant la Haute Cour de Lahore.Maira Shahbaz va-t-elle devenir le visage des enlèvements et mariages forcés au Pakistan ? Adolescente chrétienne pakistanaise âgée de 14 ans, cette jeune fille a été enlevée pendant le confinement imposé face à la pandémie de Covid-19 par des hommes armés. Elle a été forcée d’épouser son kidnappeur et de renoncer à sa foi, tout comme Huma Younus, il y a quelques mois.
Si ce drame est loin d’être un cas isolé, le tribunal d’instance de Faisalabad, dans la province du Pendjab, a statué en faveur de Mohamad Nakash, qui a soutenu que la jeune catholique Maira Shahbaz avait 19 ans bien qu’un certificat de naissance et des documents officiels de l’église ou de l’école prouvent pourtant qu’elle a cinq ans de moins.
Face à cette injustice, les parents de Maira Shahbaz ont décidé de porter le cas de leur fille devant la Haute Cour de Lahore, instance largement médiatisée dans l’histoire Asia Bibi, a confié leur avocat, Khalil Tahir Sandhu, à l’Aide à l’Église en Détresse (AED). L’avocat a également expliqué à l’association que les arguments qu’il compte avancer pour montrer que Maira est mineure “sont très solides”. Il dispose notamment d’un certificat de naissance et de documents officiels de l’église et l’école fréquentées par la jeune fille.
“Dans des cas comme celui-ci, que nous voyons malheureusement trop souvent, c’est souvent après deux ou trois ans que le mari renvoie la fille dans sa famille, date à laquelle ils ont satisfait leur désir et en ont assez.”
Si le mariage avec des mineurs est interdit par la loi pakistanaise, le mariage contracté par le kidnappeur de Maira Shahbaz est sanctionné par la coutume islamique qui considère le mariage comme valide “à condition que la fille ait eu ses premières règles”, explique-t-il à l’association. “Dans des cas comme celui-ci, que nous voyons malheureusement trop souvent, c’est souvent après deux ou trois ans que le mari renvoie la fille dans sa famille, date à laquelle ils ont satisfait leur désir et en ont assez.”