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Ces expressions qui ont une origine biblique : « Après moi, le déluge ! »

DELUGE

Le déluge par Francis Danby.

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Axelle Partaix - publié le 05/06/20 - mis à jour le 24/04/23
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Découvrez ces expressions que nous utilisons depuis notre plus jeune âge. Certaines ont tellement imprégné notre culture qu’on ne soupçonne pas qu’elles puissent avoir une origine biblique. Aujourd’hui : "après moi, le déluge !"

Le déluge est certainement l’un des épisodes bibliques les plus connus des enfants ! Noé, ses animaux et son arche sont devenus les héros d’une multitude de livres, bandes dessinées, films, dessins animés, jeux... On les retrouve même sous la forme de sympathiques petits caractères Playmobils dont les douces rondeurs adaptées aux petits doigts sont bien loin d’évoquer le châtiment envoyé par Dieu pour punir les hommes de leur comportement corrompu. Le déluge est aussi à l’origine de quelques expressions comme "un vrai déluge" pour évoquer des pluies torrentielles, une "époque antédiluvienne" ou "après moi, le déluge !"

Cette dernière expression traduit le peu d’intérêt, l’égoïsme, parfois l’irresponsabilité de celui qui ne se soucie pas de ce qui pourra advenir après sa mort. Par extension, elle signifie aussi que l’on n’attache pas d’importance aux conséquences possibles de ses actes. 

Peut-être avez-vous déjà eu l’occasion d’admirer au musée du Louvre le Portrait en pied de la marquise de Pompadour ? Ce tableau réalisé par Maurice Quentin Delatour au milieu du XVIIIe siècle représente l’ancienne favorite du roi Louis XV dans une somptueuse tenue, en protectrice des lettres et des arts.

C’est alors qu’elle était en train de poser pour l’artiste que madame de Pompadour, voulant consoler le roi après la défaite de la bataille de Rossbach contre les troupes de Frédéric II de Prusse, lui aurait dit : « Il ne faut point s’affliger, vous tomberiez malade. Après nous, le déluge ! » Le tableau ayant été présenté en 1755 et la bataille ayant en lieu en 1757, on peut avoir quelques doutes sur l’exactitude de cette anecdote mais il est fort probable que madame de Pompadour, ou Louis XV selon d’autres versions, ait employé l’expression, couramment utilisée à l’époque. 

Un évènement charnière

Quant à l’adjectif "antédiluvien", il s’emploie aussi bien pour qualifier quelque chose de réellement très ancien comme une civilisation disparue, un animal tel que le cœlacanthe ou le nautile aussi appelés fossiles vivants, ou quelque chose qui appartient à une époque dépassée (ou, plus ironiquement, que l’on juge dépassée …).

Au sens strict, "antédiluvien" fait référence à tous les évènements antérieurs au déluge. On parle ainsi des "patriarches antédiluviens" pour désigner les grands personnages bibliques de la Genèse, d’Adam, le premier homme, jusqu’à Noé, l’homme juste et parfait, le seul à trouver grâce aux yeux du Seigneur avec sa famille (Gn 6, 8-9). 

« Jamais plus je ne maudirai le sol à cause de l’homme : le cœur de l’homme est enclin au mal dès sa jeunesse, mais jamais plus je ne frapperai tous les vivants comme je l’ai fait » (Gn 8,21)

Le déluge se pose ainsi comme un évènement charnière : il y a l’avant et l’après déluge. Le chapitre 5 de la Genèse sur la descendance d’Adam permet de calculer que la période antédiluvienne a duré 1656 ans (jusqu’au moment où l’arche se dépose sur les monts d’Ararat).

Après le déluge, Dieu se dit en lui-même : « jamais plus je ne maudirai le sol à cause de l’homme : le cœur de l’homme est enclin au mal dès sa jeunesse, mais jamais plus je ne frapperai tous les vivants comme je l’ai fait » (Gn 8, 21). Il fait de l’arc-en-ciel le symbole de la nouvelle Alliance conclue avec les hommes, leur descendance et tous les êtres vivants (Gn 9, 12-17). 

"Mon souffle n’habitera pas indéfiniment dans l’homme : celui-ci s’égare, il n’est qu’un être de chair, sa vie ne durera que cent vingt ans." (Gn 6,3)

Dieu offre donc sa rédemption à l’homme, il l’envoie se disperser et se multiplier sur la terre : les trois fils de Noé et leurs épouses ont pour mission de former un peuple nouveau. Mais avant de provoquer le déluge, Dieu a décidé toutefois de leur retirer cette bénédiction divine qui leur permettait d’atteindre un grand âge : « Mon souffle n’habitera pas indéfiniment dans l’homme : celui-ci s’égare, il n’est qu’un être de chair, sa vie ne durera que cent vingt ans. » (Gn 6, 3). Noé vivra encore jusqu’à 950 ans mais après lui, peu à peu, l’âge des patriarches diminue. C’est ainsi que Jacob n’atteindra « que » 147 ans, Moïse 120 ans et David 70 ans.

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