Afin de répondre aux besoins spirituels de milliers de fidèles privés de messe pendant le confinement et à ceux des paroisses privés physiquement de fidèles, plusieurs applications ont déployé leurs ailes pendant le confinement. Annoncé assez soudainement par le gouvernement français pour faire face à la pandémie de Covid-19, le confinement a obligé des millions de personnes à adapter leur quotidien du jour au lendemain. Vie professionnelle, vie personnelle, vie familiale… mais aussi vie spirituelle. Pour continuer à nourrir spirituellement les fidèles, les diocèses ont multiplié les initiatives de prière tout au long de ces deux mois et ont adapté et virtualisé un certain nombre d’événements. En parallèle, de nombreuses paroisses, pas nécessairement familières des fameuses ‘nouvelles technologies’, ce sont mises à diffuser leurs messes en direct sur les réseaux sociaux.
Explosion de la diffusion des messes en ligne
“Nous avons quasiment doublé le nombre de visiteurs uniques pendant le confinement en passant à plus de 3.000”, explique à Aleteia Stanislas de Chevigné, co-fondateur avec Josselin Maillet du site Bouge ton Église qui se présente comme l’agenda d’événements catholiques en France et en Europe. Si le site existe depuis 2016, le confinement a été un véritable tremplin dans son développement. “Au moment du confinement, les paroisses ont eu besoin de mettre en place des directs pour diffuser leurs messes“, détaille le jeune homme. “En plus des événements, nous avons donc aussi décidé de référencer les lives des paroisses en récupérant leurs liens”. Sur un mois et demi, le site a ainsi référencé plus de 4.000 messes diffusées sur les réseaux sociaux et YouTube. De la même manière, si beaucoup d’événements n’ont pas pu se tenir en raison du confinement, les organisateurs – le site en compte plus de 400 – ont néanmoins communiqué sur Bouge ton Église “pour en annoncer le report ou la mise en place d’un nouveau format”.
1,4 million d’euros collectés pendant le confinement sur “La Quête”
Une tendance qu’a également remarqué Stanislas Billot de Lochner, fondateur de l’application La Quête qui permet de donner à la quête via son smartphone. “Nous sommes passés de 30.000 à 60.000 téléchargements de l’application en l’espace de quatre semaines”, détaille-t-il. “Et, surtout, d’une collecte totale de 600.000 euros en 2019 nous avons atteint une collecte de 1,4 million d’euros uniquement sur la période du confinement”. Si la suspension des messes publiques, et donc des quêtes, est indéniablement un coup dur porté aux finances des églises, l’application a néanmoins permis de réduire le manque à gagner. “L’application a permis de collecter 15% du manque à gagner de l’Église de France”, résume Stanislas Billot de Lochner. Les dons moyens sont également passé de 5 à 10 euros. “Il y a bien sûr les frais bancaires mais l’application ne prend pas de commission sur les dons”, souligne le fondateur. Si côté utilisateurs le nombre de téléchargement a progressé, c’est aussi le cas du côté des églises : de 9.000 clochers inscrits, “La Quête” est passée à 12.000.
L’équipe de La Quête a également profité du confinement pour travailler sur un module afin de permettre de donner de différentes manières. “Il y a toujours la quête, bien sûr, mais nous offrons désormais la possibilité de donner pour un cierge, – une option à laquelle a souscrit le diocèse de Chartres -, à une offrande de messe et au denier”. Pour Stanislas Billot de Lochner, le confinement a permis un réel changement des mentalités : “Entre ne rien donner et donner via une application, les gens sont désormais prêts à donner en ligne”. S’il est certain que les fidèles préféreront toujours “donner une pièce”, ils ont désormais intégré qu’il existait des outils complémentaires.
Qu’en est-il pour l’après-confinement ? Les messes publiques ont certes repris mais les prêtres doivent néanmoins suivre une série de recommandations sanitaires. Parmi elles, le respect d’une distance entre chacun obligeant ainsi à limiter le nombre de fidèles présents dans l’église. Pour faciliter le contrôle, plusieurs paroisses ont opté pour une réservation en ligne. Un outil que propose le site Bouge ton Église mais aussi l’application LaMesse dont l’idée a germé pendant le confinement. “Nous avons réfléchi à un système d’inscription permettant ainsi de retourner à la messe en respectant les mesures sanitaires“, rapporte Joseph Poidevin, l’un des cofondateurs. “Chaque paroisse peut ajouter ses messes avec le nombre de places disponibles. Et les données personnelles de chacun son bien évidemment supprimées le soir de la messe”, reprend-t-il. Actuellement, l’application compte 160 paroisses inscrites.
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