Dans un court texte publié le 25 mai, Mgr Guy Harpigny, évêque de Tournai (Belgique), s’offusque de ce qu’aucune date de reprise des cultes n’ait été donnée dans le pays alors qu’un parc animalier peut accueillir des visiteurs sous certaines conditions. Il dénonce avec humour cette différence de traitement. En Belgique, si obsèques et mariages peuvent être célébrés dans les lieux de culte depuis le 18 mai en présence de trente personnes maximum, la reprise des messes du dimanche et en semaine semble quant à elle reportée après le 8 juin. Pour le moment, aucune date officielle n’a été mentionnée par le gouvernement. Une décision que déplore Mgr Guy Harpigny, évêque de Tournai, qui s’étonne du silence des autorités et a écrit un billet d’humeur à ce sujet, se disant “abasourdi” de ce que Pairi Daiza, parc zoologique belge wallon situé dans la province de Hainaut, a été autorisé à accueillir du public. “Je me suis demandé s’il ne fallait pas que je demande au Conseil de fabrique de la cathédrale de Tournai de demander à Pairi Daiza de faire venir quelques chameaux, lions, girafes et ours à la cathédrale pour commencer des célébrations officielles de la liturgie catholique. Au moins, les fidèles (touristes) pourraient ”assister à la messe””, écrit-il avec une pointe d’humour. Difficile en effet de concevoir que des visiteurs se pressent autour de zèbres et de chimpanzés tandis que les catholiques attendent toujours pour franchir le seuil de leurs églises.
“L’État belge a-t-il les mêmes prérogatives que l’empereur Joseph II, le fils héritier de l’impératrice Marie-Thérèse, de la dynastie des Habsbourg ?”, interroge le prélat. Celui-ci avait été surnommé le “roi sacristain” pour s’être immiscé dans différents domaines des cultes et avoir cherché à les rationaliser. “Dois-je m’attendre que, lorsque le déconfinement sera autorisé pour la célébration publique dans les lieux de culte, un nouveau Joseph II se lève pour imposer sa loi aux cultes de Belgique ?”, questionne l’évêque. On espère qu’il lui sera plus facile de faire entendre sa voix qu’à un chameau de passer par le trou d’une aiguille.
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