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Se rassembler, prier, communier, ils partagent leurs sentiments après deux mois sans messe

Messe célébrée au sanctuaire marial de Béhuard, dimanche 24 mai.

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Agnès Pinard Legry - publié le 25/05/20
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Après avoir été privés physiquement de messe pendant plus de deux mois, certains catholiques ont pu y assister dès ce week-end. Joie de communier, plaisir de se retrouver… Ils partagent leurs impressions avec Aleteia.La nouvelle est tombée dans la nuit de vendredi à samedi 23 mai. Les messes publiques sont désormais autorisées, à condition de respecter différentes mesures sanitaires. Si certaines paroisses ont annoncé qu’elles n’ouvriraient qu’à partir du week-end de Pentecôte, d’autres s’étaient déjà préparées depuis plusieurs jours ou ont décidé de mettre les bouchées doubles afin de rouvrir leurs portes dès le dimanche 24 mai tout en respectant les règles sanitaires. Impatients d’y retourner, Gabrielle, Pierre, Marie-Ombeline, Hugues et Charlotte ont pu y assister dès dimanche et partagent leurs premières impressions.

Gabrielle, 24 ans, était à Caen, chez ses parents, ce week-end. Quand le décret du gouvernement autorisant la reprise des messes publiques a été publié, ils se sont renseignés… et ont vu que la paroisse Saint-Sauveur de Caen proposait une messe le dimanche à 10h30. “C’était une belle surprise de voir une messe rétablie si vite dans cette paroisse”, assure Gabrielle. Comité d’accueil pour aider les gens à se placer, distribution de gel… “Tout les gestes barrières ont été respectés”, détaille la jeune femme. Le plus marquant pour Gabrielle a été “la joie de retrouver le sacrement de la messe”. “Cela m’a fait très plaisir de retrouver une assemblée, de pouvoir prier en communauté mais ayant été confinée une partie du temps avec ma famille nous avons pu prier ensemble. Non, ce qui m’a vraiment manqué c’est l’eucharistie. Pendant deux mois nous n’avons pas pu communier et je pense que cela nous a permis de revenir à son importance, d’y goûter pleinement”.

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L’eucharistie, Pierre aussi l’attendait impatiemment. Âgé de 33 ans, il s’est porté volontaire pour l’organisation de la messe de dimanche soir à Notre-Dame de Clignancourt, dans le 18e arrondissement parisien. “J’ai appris sur Facebook qu’il y avait bien une messe dimanche à 18h30 et qu’ils cherchaient des volontaires pour aider à l’accueil des paroissiens “, précise-t-il. Ni une, ni deux, il s’inscrit. Distribution des feuilles de chants (à usage unique), désinfection des mains, placement afin de respecter les distances de sécurité… Tout est minutieusement pensé. “Ça a été un grand moment de reconnexion”, assure le jeune homme. “Nous devions être une soixantaine et on sentait chacun rayonner intérieurement à l’idée d’être là, ensemble”. Bien sûr, l’eucharistie a été l’apothéose de ce moment. Mais ce qu’il retient de cette messe, c’est la volonté et la nécessité de s’engager dans sa paroisse. “Le déconfinement physique doit s’accompagner d’un déconfinement des cœurs a rappelé le prêtre dans son homélie. Et ça m’a frappé, j’ai pris conscience de l’importance de la paroisse qui est au cœur du dispositif d’évangélisation, de service. C’est ici que je puise mon énergie vitale pour la semaine à venir”.

“J’ai ressenti une immense joie en revoyant tant de visages connues.”

Étudiante vivant à Toulouse, Marie-Ombeline est allée dimanche à la messe de 19h de la basilique Notre-Dame de la Daurade. Là encore, des règles sanitaires strictes ont été observées dont la fameuse distance de sécurité et le port du masque. Pour permettre à quelque 200 fidèles d’y assister tout en respecter les recommandations, chacun à dû s’inscrire au préalable sur un Doodle. “Une équipe vérifiait à l’entrée les noms des personnes”, explique la jeune étudiante toulousaine. De cette messe, la première depuis plus de deux mois, Marie-Ombeline en garde un souvenir éclairé de joie. “J’ai ressenti une immense joie en revoyant tant de visages connus. Même si on était très éloignés les uns des autres – à l’exception de ceux partageant le même foyer – et que chacun portait des masques, on était heureux !”. Alors bien sûr, il faut désormais apprendre à sourire avec les yeux. “Mais c’est d’abord un état d’esprit : on était heureux de se voir, se retrouver, partager à nouveau des moments ensemble”. Autre point important pour Marie-Ombeline : la basilique. “Notre-Dame de la Daurade venait d’être rénovée après de longs travaux deux mois tout juste avant le confinement, nous n’avions pas pu en profiter ! C’est désormais chose faite”.



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Une joie qu’a également ressentie Hugues, jeune cadre de 26 ans, qui a assisté à une messe du sanctuaire marial de Béhuard, en Anjou. “Le sanctuaire avait déjà commencé à préparer le déconfinement il y a quelques jours”, précise le jeune homme. “Ils ont eu de gros dons de masques et de gel, ce qui leur a permis de reprendre sereinement les messes publiques”. Les messes se sont déroulées en extérieur, le lieu le permettant. Là aussi, une équipe était missionnée à l’entrée afin de distribuer du gel, vérifier le port du masque et aider chacun à se placer. “J’ai retrouvé la messe que j’aime !”, se réjouit Hugues. “Et s’il faut bien sûr s’habituer à la distance entre chacun, au masque etc, j’ai retrouvé la beauté de la liturgie”. S’il reconnait volontiers l’importance de la messe télévisée – “un très bon outil pendant le confinement !” – le jeune homme était heureux de recevoir à nouveau le corps du Christ et d’être porté par une assemblée priante avec un recueillement presque palpable.

Un recueillement qui aurait presque déconcerté Charlotte, jeune étudiante retournée chez ses parents pendant le confinement. “C’était étrange de voir chacun avec son masque, séparé par une distance de sécurité”, reconnait-t-elle. Machinalement, à l’entrée, elle tend sa main vers le bénitier, vide. Une dame l’interpelle en l’orientant vers la distribution de gel hydroalcoolique. “Elle m’a dit que c’était la nouvelle eau ! Ça m’a amusée et en même temps j’étais un peu perturbée”. Une fois le temps d’adaptation passé, elle s’est pleinement plongée dans la messe. “Sentir à nouveau la présence du Christ par l’eucharistie est comparable à de joyeuses et profondes retrouvailles !”.

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