Après des semaines sans manifestation en raison de la pandémie de Covid-19, plusieurs milliers de Hongkongaisse sont rassemblés ce dimanche 24 mai afin de protester contre la loi de « sécurité nationale » imposée par Pékin il y a quelques jours et jugée liberticide.Après des semaines de calme en raison de la pandémie de Covid-19, les rues de Hong Kong se sont à nouveau remplies ce dimanche 24 mai lors d’une manifestation contre la loi de “sécurité nationale” imposée par le gouvernement chinois il y a quelques jours. Le texte, visant à interdire “la trahison, la sécession, la sédition et la subversion” à Hong Kong, est jugé liberticide par les Hongkongais, en particulier une clause permettant aux policiers chinois de mener des enquêtes à Hong Kong. Nombreux sont ceux à y voir le début d’une politique répressive de toute dissidence sur l’ensemble du territoire.
Hong Kongers in Causeway Bay holding up five fingers for the five demands. Thousands of ppl gathering around (photo: colleague Donny Kwok) pic.twitter.com/MkTSLABFZ0
— Pak Yiu (@pakwayne) May 24, 2020
Pour mémoire, en vertu du concept “Un pays, deux systèmes” mis en place lors de la rétrocession de Hong Kong à la Chine en 1997, les Hongkongais bénéficient depuis d’une liberté d’expression, de presse, de culte et d’une justice indépendante.
Une menace pour la singularité de Hong Kong
“Il y a bien sûr de l’inquiétude et de la colère à Hong Kong car on sent qu’elle risque de perdre sa singularité pour devenir une simple ville chinoise comme les autres où les libertés n’existent plus”, a réagi le cardinal Joseph Zen, évêque émérite de Hong Kong, auprès de La Croix. “J’ai peur que nous perdions notre autonomie, laquelle a été promise par le régime de Pékin il y a des années dans la déclaration commune sino-britannique de 1984. Pékin est à l’origine de tous les problèmes actuels de Hong Kong. Il faut pourtant tenter de calmer les tensions et d’éviter de nouvelles confrontations dans l’avenir”.
La loi sur la sécurité nationale à Hong Kong devra s’appliquer “sans le moindre délai”, a averti de son côté le ministre des Affaires étrangères chinois, Wang Yi, ce dimanche. “Les actes violents et terroristes continuent à monter et des forces étrangères se sont profondément et illégalement ingérées dans les affaires de Hong Kong”.
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