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Pourquoi embrasse-t-on l’Évangile à la messe ?

GOSPEL
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Philip Kosloski - publié le 23/05/20 - mis à jour le 30/05/22
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Au début de l’ère chrétienne, les premiers rites liturgiques comportaient un signe de respect particulier de la part de chaque fidèle présent envers les Évangiles.

Dans le rite romain tel qu’on le connaît aujourd’hui, il est stipulé que le prêtre ou le diacre embrasse l’Évangéliaire après avoir proclamé la Parole de Dieu. En présence d’un évêque, d’un cardinal ou du Pape, le livre lui est apporté : c’est le membre du clergé le plus haut placé qui l’embrasse.

La tradition d’embrasser l’Évangile à la messe est ancienne et symbolique. Le liturgiste Nicolas Gihr l’évoque dans son traité intitulé Le saint sacrifice de la messe, paru au XIXe siècle. "Le texte évangélique, comme le livre qui le contient, représente le divin Sauveur : aussi fut-il de tout temps l’objet d’un respect religieux, semblable à celui que l’on avait pour les images du Christ. (…) Le prêtre a goûté, dans l’Évangile, combien le Seigneur est doux, combien sa doctrine est immaculée, combien ses consolations et ses promesses sont bienfaisantes. Son cœur déborde d’une sainte joie : il baise le livre de la vie éternelle, et manifeste ainsi sa vénération et son amour enthousiaste pour ces dons."

Un rappel du pouvoir particulier de la Parole de Dieu

Le concile Vatican II a réitéré le fait que Jésus est présent d’une manière particulière lorsque sa Parole est proclamée à la messe : "Il est là présent dans sa Parole, car c’est lui qui parle tandis qu’on lit dans l’Église les Saintes Écritures." Cela ne supplante pas la présence réelle de Jésus dans l’Eucharistie, mais c’est un rappel du pouvoir particulier de la Parole de Dieu.

Dans les premiers temps, les fidèles aussi embrassaient l’Évangile

Comme très souvent dans la liturgie, les gestes effectués encore aujourd’hui ont une origine très ancienne. Différentes sources attestent en effet que le rite consistant à embrasser l’Évangile remonte au temps des premiers chrétiens et concernait alors tous les fidèles, qui exprimaient ainsi leur amour de Dieu et reconnaissaient sa présence dans sa Parole. L’Ordo Romanus décrit comment le diacre, après avoir lu l’Évangile, donnait le livre au sous-diacre, qui lui-même le tenait à hauteur de poitrine afin qu’il soit baisé d’abord par l’évêque et les autres membres du clergé, puis par toute l’assemblée.

Dans les églises grecques, le même rite était observé. Le prêtre se rendait dans la nef et l’Évangile était embrassé par les hommes, les femmes et les enfants de l’assemblée. Il en allait de même dans la liturgie copte.

Un rite qui évolue mais qui perdure

Ce rite resta en vigueur jusqu’au XIIIe siècle, avant qu’il ne soit réservé exclusivement au clergé. Les catholiques sont toujours invités à embrasser l’Évangile, mais plus dans un contexte liturgique. En effet, cet usage qui générait une deuxième file en plus de celle de la communion fut retiré de la liturgie afin de ne pas trop prolonger la durée de la messe.

Cependant, la symbolique de ce rite a perduré à travers les siècles puisque le baiser est toujours effectué par le prêtre, qui vient rappeler ainsi la puissance des paroles de Jésus dans son Évangile.

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