Dans l’attente de la publication du décret précisant les règles de sécurité sanitaire à mettre en place lors des messes publiques, de nombreux prêtres l’assurent : ils sont prêts.Depuis que l’injonction du Conseil d’État obligeant l’exécutif à autoriser, sous huit jours, la reprise des messes publiques, de nombreux catholiques patientent pour savoir quand ils pouvoir retourner à la messe. Certains chanceux ont déjà pu retrouver leurs églises depuis le début du déconfinement le 11 mai dernier. En effet, dans plusieurs diocèses, il est laissé à l’appréciation des prêtres d’organiser des messes de 10 personnes maximum. Ce que fait par exemple un prêtre de Lyon contacté par Aleteia. “Nous avons décidé de proposer à nos bénévoles de venir à nos messes en semaine, équipe mariage, équipe baptême, équipe ménage, chacune est invitée par WhatsApp à une date précise”. Un autre prêtre de Montpellier se rend quant à lui, chez les particuliers, pour des messes à domicile. “Dans ce cas, nous ne sommes que cinq ou six, la famille au sens strict, mais parfois nous étions dix quand nous pouvions profiter d’un jardin”.
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De l’avis de plusieurs diocèses interrogés par Aleteia, le constat est le même partout. Les prêtres et leurs équipes sont prêts à célébrer à nouveau des messes. “Les mesures sanitaires appliquées ailleurs sont connues. Les prêtres ont eu le temps de préparer leurs églises. Dès que nous aurons le feu vert, les messes reprendront aussitôt !” assure le diocèse de Montpellier.
Trouver le temps de nettoyer entre deux messes
La seule ombre au tableau que les prêtres font savoir à leur diocèse, le “risque de la frustration”. “Comment allons nous faire pour accueillir tout le monde ?” s’inquiète l’un d’entre eux. Certes, l’idée de dire plusieurs messes à la suite fait son chemin, mais il y a tout de même des limites, physiques et matérielles. “Je suis prêt à dire trois messes à la suite, bien sûr, mais il est vrai qu’on peut être fatigué ou moins investi à la dernière. Or il s’agit du sacrifice suprême, nous devons y être totalement impliqué”, confesse l’un d’eux. Ce prêtre de la Sarthe envisage donc de dire deux messes le samedi soir, et trois le dimanche matin.
Jamais autant que ces deux derniers mois, je n’ai mesuré l’importance de mon sacerdoce, j’ai choisi de suivre Jésus pour donner, je veux donner !”
L’autre interrogation concerne cette fois les limites matérielles, qui concerneraient plutôt les paroisses en ville. “Il faudra bien que nous ayons le temps de nettoyer l’église entre deux messes, voire de la laisser s’aérer quelques heures”, constate un curé de Rennes, ce qui limiterait de facto le nombre de messes le dimanche. Une problématique qui devrait moins toucher les paroisses rurales : “Avec les 26 clochers de ma paroisse, je n’ai que l’embarras des lieux, pour dire plusieurs messes par jour, mais dans des églises différentes !”, s’amuse un curé dans l’Orne.
Que les contraintes soient humaines ou matérielles, tous l’assurent, cela n’est rien par rapport au manque de messes avec leurs paroissiens qu’ils ont hâte de retrouver, quelles que soient les mesures. “Jamais autant que ces deux derniers mois, je n’ai mesuré l’importance de mon sacerdoce, j’ai choisi de suivre Jésus pour donner, je veux donner !” conclut un curé sarthois.
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