Mardi 5 mai, Emmanuel Macron visitait une école de la région parisienne pour rassurer les parents sur la reprise prévue le 12 mai. Depuis une semaine, élus, parents et enseignants ne dissimulent plus leur perplexité à propos du protocole sanitaire publié par le ministère de l’Éducation nationale.Lavage de mains à répétition, bureaux espacés d’au moins un mètre, port du masque obligatoire ou conseillé selon les circonstances… Une semaine après la mise en ligne du protocole sanitaire édicté par le ministère de l’Éducation nationale, le retour en classe des élèves s’apparente chaque jour un peu plus à un vrai casse-tête. Pour les communes chargées de préparer cette rentrée à haut risque pour les écoles primaires tout d’abord. 332 maires de communes d’Ile-de-France ont d’ailleurs signé une lettre ouverte au président de la République, exigeant le report de la rentrée des écoles primaires, fixée au 12 mai, jugeant le calendrier “intenable et irréaliste”.
Pourtant, il faut bien s’organiser, et les écoles adressent depuis le début de la semaine aux parents des protocoles adaptés qui seront mis en place dans chaque établissement pour organiser la vie quotidienne des écoliers accueillis à partir du 12 mai. Et de demander s’ils envisagent de remettre leurs enfants en classe. Une information déterminante dont dépend l’organisation quotidienne. La suite plongent parents et enseignants dans des abîmes de perplexité : enfants accueillis à des horaires distincts, déjeuners dans les classes, pas de contact avec les autres classes… Il est fréquemment recommandé de ne pas laisser jouer ensemble les enfants, notamment au ballon, dans la cour. En classe, chaque élève devra avoir son propre matériel et ne pourra le prêter à son voisin. Quant aux maitresses et personnels scolaires, tous seront masqués et devront régulièrement, en plus de faire la classe, nettoyer portes, poignées, classes et sanitaires. Des règles dont certaines paraissent impossible à faire respecter à des enfants de maternelle et de primaire. Sur les réseaux sociaux, les parents oscillent entre la consternation devant ce qui semble être un voyage en absurdie, quand d’autres se demandent s’il ne s’agit tout simplement pas d’une incitation à ne pas remettre ses enfants en classe.
Une “pré-rentrée” sur la base du volontariat
Difficile en effet d’imaginer des enfants de maternelle ou de CP, enfermés toute la journée dans leur classe, sans la moitié de leurs amis, et avec une maitresse masquée ! Quid de ces mesures sanitaires nécessaires mais certainement anxiogènes pour des enfants ? Car il faudra bien prendre en compte l’inquiétude propre des enfants face au risque de contamination lors du retour à l’école. Pour tenter de répondre à ces doutes légitimes, le président Emmanuel Macron a visité ce mardi 5 mai une école de Poissy (Yvelines). Lors d’une rapide allocution, il a précisé que ce déconfinement de l’école était à percevoir comme une “pré-rentrée”, sur la base du volontariat, défendant “un retour progressif et concerté” à partir du 11 mai. “Mon objectif n’est pas de dire combien d’écoles vont rouvrir, mais que tous les enfants qui ont besoin d’y retourner puissent trouver une école ouverte”, a-t-il ajouté.
Le 11 mai, la rentrée se fera de manière progressive, concertée et dans des classes plus réduites que d’habitude. Mon objectif : que tous les enfants qui ont besoin de revenir à l’école puissent trouver une école ouverte avec un temps aménagé.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 5, 2020
Le chef de l’État a par ailleurs indiqué que des précisions sur cette rentrée seraient apportées jeudi 7 mai, car de nombreuses inconnues demeurent. Si les enfants de Grande Section, de CP, et de CM2, les collégiens, ceux de 6ème et 5ème ainsi que tous les enfants des personnels soignants doivent être accueillis à nouveau progressivement, les collégiens de 4ème et 3ème, ainsi que les lycéens, seront fixés sur leur sort à la fin du mois de mai. Et comme si toutes ces inconnues ne suffisaient pas, les parents devront aussi jongler avec la reprise du travail. En effet, ceux qui sont au chômage partiel pour garder leurs enfants devront, à partir du 1er juin, fournir une attestation de l’école précisant que ces derniers ne peuvent y être accueillis, pour continuer à en bénéficier. Le casse-tête ne fait que commencer.
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