67 parlementaires ont signé une tribune publiée dans Le Figaro le 1er mai 2020, demandant au gouvernement de réexaminer la date de reprise des cultes, actuellement fixée au 2 juin. Ils rappellent notamment que la liberté de culte est une liberté fondamentale.« La liberté de culte serait-elle moins importante que la liberté de consommer ? », interroge le titre de la tribune signée par 67 personnalités politiques, parmi lesquelles Marc Le Fur, vice-président de l’Assemblée Nationale, Damien Abad, président du Groupe Les Républicains à l’Assemblée Nationale, Bruno Retailleau, président du Groupe Les Républicains au Sénat, et François-Xavier Bellamy, député au Parlement européen. Les signataires remettent en question la hiérarchisation des priorités dans le contexte du déconfinement, telle qu’elle est définie par le gouvernement. En effet, en quoi la pratique d’une religion est-elle jugée moins importante que la liberté de consommer ? « Les citoyens français qui pratiquent une religion ne sont pas des citoyens de seconde zone, qui vaudraient moins que des consommateurs autorisés à fréquenter leur boutique préférée », remarquent-ils. Et de souligner que la nourriture spirituelle n’est pas accessoire mais bien essentielle, pour certains fidèles. « Les citoyens français pratiquant une religion constatent que nos dirigeants considèrent cette pratique comme accessoire dans leurs vies, alors qu’elle est pour la plupart d’entre eux essentielle au sens étymologique du terme. »
“La taille des lieux de culte permet de prendre les dispositions pour éloigner les chaises.”
En outre, les parlementaires mettent en avant de manière très concrète la possibilité matérielle d’autoriser plus rapidement que prévu les cultes : « La taille des lieux de culte permet de prendre les dispositions pour éloigner les chaises, répartir les fidèles pour satisfaire aux exigences sanitaires. (…) Les différents cultes sont capables de respecter les mêmes mesures sanitaires que les autres lieux publics actuellement ouverts ». C’est pourquoi il serait envisageable, selon eux, “d’étudier localement les conditions d’un recommencement des célébrations du culte à partir du 11 mai”. En guise de conclusion, ils demandent au gouvernement « d’examiner avec plus de «bienveillance» et d’attention la demande des grandes religions de France qui souhaitent pouvoir exercer le culte en toute liberté » et attirent son attention « sur les conséquences graves que pourrait avoir une atteinte sans précédent à l’une des libertés fondamentales des citoyens français: la liberté de culte. »
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