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“Le service trouve sa force dans l’Eucharistie”

Père Augustin Deneck célébrant l'eucharistie

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Mgr Emmanuel Gobilliard - publié le 29/04/20
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Alors qu’Édouard Philippe a annoncé mardi 28 avril que les cérémonies religieuses et les messes publiques sont suspendues au moins jusqu’au 2 juin Mgr Emmanuel Gobilliard, évêque auxiliaire de Lyon, rappelle que si “l’Eucharistie se prolonge dans le service”, “le service trouve sa force dans l’Eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne”.Depuis le début du confinement, nous assistons à une mobilisation magnifique des chrétiens auprès des plus pauvres et des plus fragiles (et ce n’est pas nouveau !) : des repas sont distribués, des personnes en détresse psychologiques sont écoutées par téléphone, des hébergements d’urgence sont trouvés, des malades en fin de vie sont visités, des familles en deuil sont accompagnées, des solutions sont trouvées pour les familles en difficulté, des contacts sont pris avec les personnes âgées seules et le lien social est maintenu dans le respect des gestes barrières. On veut parfois faire croire que les catholiques sont uniquement mobilisés par la revendication cultuelle. Mais ils sont mobilisés sur de nombreux fronts et leurs implications auprès des plus pauvres ne peut pas se comprendre indépendamment de leur vie spirituelle. Ils puisent leur énergie dans leur lien avec le Christ, dans l’Évangile.

Une vie spirituelle est considérée comme une lubie.

Certes, de nombreuses autres initiatives solidaires sont portées par des personnes non croyantes, mais on ne peut pas vouloir Emmaüs sans l’abbé Pierre et tous les chrétiens qui l’ont entouré, l’Asmae sans sœur Emmanuelle, Habitat et Humanisme sans Bernard Devert, Notre Dame des sans abris sans Gabriel Rosset, les OPM sans Pauline Jaricot. On ne peut profiter des petites sœurs des pauvres, des missionnaires de la charité, du Prado, des conférences saint Vincent de Paul, des associations Lazare, aux captifs la libération, hiver solidaire (et je pourrais dérouler la liste sur plusieurs pages) sans considérer le lien avec le Christ, le lien à la foi et aux sacrements de tous ces chrétiens qui, humblement et sans revendiquer leur identité, servent sans compter. Toutes les paroisses de France, toutes les communautés déploient depuis le début leurs énergies pour aider et soutenir ceux qui en ont le plus besoin. Toutes ces personnes ont le sentiment de ne pas être prises en compte, que leur vie spirituelle est considérée comme une lubie.



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Aujourd’hui nous avons le sentiment que la proposition des évêques de France n’a pas été considérée comme un engagement sérieux de leur part à lutter contre la pandémie en respectant le désir des fidèles, qu’on leur fait confiance lorsqu’ils agissent sur le plan de la solidarité, mais qu’on ne les prend pas en compte dès qu’il s’agit de vie spirituelle ou de culte. Nous comprenons combien gérer une telle crise peut être difficile, que de gros efforts sont demandés à tous, y compris aux chrétiens et les chrétiens non seulement sont des citoyens, mais sont des citoyens exemplaires et obéissants. Ils ont aujourd’hui besoin que les responsables de notre pays soient cohérents. Une église ayant une jauge de 500 places et qui accueillerait 20 personnes immobiles et très à distance les unes des autres est-elle plus dangereuse qu’un musée, un salon de coiffure ou un bus ?

“Pour le bien des fidèles, il faut que nous puissions négocier à nouveau.”

Si les autorités ont peur des grands rassemblements, nous pouvons imaginer un étalement des célébrations lorsque les fidèles seraient trop nombreux. Cet étalement est aussi possible à la Pentecôte dont on pourrait imaginer de faire revivre aux fidèles l’octave et échelonnant les célébrations sur 8 jours. Pour le bien des fidèles, il faut que nous puissions négocier à nouveau et trouver des solutions qui respectent chacun, et bien sûr, aussi la sécurité sanitaire de chacun.



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