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Jean-Guilhem Xerri : “Imaginer l’après-confinement, c’est déjà le faire exister”

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Mathilde de Robien - publié le 28/04/20
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À l’aube du déconfinement qui s’amorcera progressivement à partir du 11 mai, il est tentant de recommencer à se projeter dans l’avenir. Exprimer ses désirs, ses envies, ses rêves, serait même un exercice bénéfique pour mieux vivre le moment présent, selon le psychanalyste chrétien Jean-Guilhem Xerri.Le confinement lié à l’épidémie de covid-19 nous fige. Telle une parenthèse dans le déroulé de nos vies, il nous fige dans le temps qui est comme suspendu, dans l’espace étroit de nos maisons et dans l’incertitude de l’après. A l’image des rues désertées, l’immobilisme a élu domicile dans nos existences et a parfois tendance à gagner notre intériorité : nos projets sont annulés ou reportés, nos envies refrénées par le manque de visibilité et nos désirs demeurent engourdis par l’anxiété ou la morosité. « Les manifestations qui commencent à être observées sont multiples, analyse Jean-Guilhem Xerri, auteur de (Re)vivez de l’intérieur (Cerf) : de l’inquiétude, évoluant vers l’anxiété et éventuellement l’angoisse ; de l’irritabilité, jusqu’à l’agressivité et la violence ; des sentiments dépressifs ; et enfin des pratiques addictives qui apparaissent ou resurgissent ». Fort de ce constat, le psychanalyste invite à retrouver une mobilité intérieure pour établir un nouvel équilibre.

Imaginer l’après pour mieux vivre le présent

Comment retrouver une mobilité intérieure ? Pour Jean-Guilhem Xerri, cela passe par deux « exercices » : faire mémoire du passé et se projeter vers l’avenir. Se souvenir des moments difficiles qui ont déjà été surmontés permet de surmonter ceux du présent. Et « se projeter vers l’avenir aide à mieux vivre un présent difficile », explique le psychanalyste. « Imaginer le futur possède une grande vertu, confie-t-il à Aleteia, celle de se remettre en mouvement, de retrouver de l’élan, de la créativité, de l’envie ». Demandons-nous simplement : « A quelles personnes rendrai-je visite lorsque la liberté de circuler sera rétablie ? », « Quel sera mon premier déplacement ? », « Qu’est-ce que j’aurai envie de vivre dans le monde d’après ? » L’imagination permet d’accéder au champ du désir. Tant pis si tous les désirs exprimés fluctuent d’un jour à l’autre ou n’aboutissent pas, il ne s’agit pas d’engagements gravés dans le marbre, mais plutôt de raviver ses envies, d’exprimer ses rêves, de retrouver cette mobilité intérieure qui nous fait cruellement défaut en ce moment. Cela a un effet bénéfique sur le présent. « Imaginer l’après-confinement, c’est déjà le faire exister ». Alors laissons libre cours à notre imagination !



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