Avec le confinement, de nombreuses personnes âgées se retrouvent isolées. Pour y remédier, différentes structures proposent à de jeunes bénévoles de se rendre présents en développant des échanges téléphoniques. C’est ainsi que Camille, 18 ans, étudiante en histoire de l’art confinée à Nantes, a rencontré Simone, une septuagénaire vivant en région parisienne. “Cela s’est fait tout naturellement”. Camille Ringard-Flament, 18 ans, est étudiante à Paris en histoire de l’art. Depuis le début du mois, confinée à Nantes avec ses parents, elle échange chaque semaine avec Simone, 77 ans, à raison d’un long coup de téléphone hebdomadaire. Simone vit dans une résidence autonomie en région parisienne. Les deux femmes, qui ne se connaissaient pas avant le confinement, discutent d’œuvres artistiques qu’elles apprécient, de leurs familles, de leurs vies quotidiennes. “Cela dure environ une heure, une heure et demie. Il n’y a rien d’obligatoire. Simone a envie d’échanger avec moi et cela me fait plaisir de parler avec elle”, raconte l’étudiante à Aleteia tandis qu’on entend un gazouillis d’oiseaux au loin. “Elle a une grande vivacité. L’art est un sujet auquel elle est très sensible et elle me raconte les expositions qu’elle a faites avec beaucoup de précision”.
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Simone n’a pas de formation académique dans l’art : pharmacienne, elle a tenu pendant des années une officine avec son mari aujourd’hui décédé, et c’est justement cela qui plaît à Camille. “Elle me parle de ce qu’elle ressent ; quand on est étudiant en art, le danger est de s’attacher d’abord à l’insertion d’une œuvre dans un mouvement, à la touche et à la technique. Le bagage académique enlève parfois une certaine spontanéité. Simone n’a pas ce regard parfois un peu formaté : le sien est neuf”. Son aînée ouvre des horizons à Camille. Elle lui a ainsi fait découvrir Berthe Morisot, une peintre impressionniste qu’elle connaissait très peu. “Elle était émerveillée et cela m’a donné envie d’aller plus loin”.
Un lien gratuit
La jeune fille a été engagée pendant un an au Secours populaire. “J’étais la seule de moins de 50 ans et j’ai rencontré beaucoup de personnes à la retraite. Cela a créé un contact que j’ai beaucoup apprécié. J’aime apprendre d’elles”. C’est en cherchant un job d’été qu’elle est tombée sur le site Granny & Charly, qui met en relation jeunes et seniors en s’appuyant le plus possible sur leurs intérêts communs. La jeune fille s’est finalement engagée dans un bénévolat. “J’ai adoré l’idée. On sait que les personnes âgées, très touchées par le covid-19, se retrouvent particulièrement isolées. J’essaie moi-même de rompre cela à petite échelle”.
“J’en retire énormément de bénéfice.”
“J’ai l’impression que Simone apprécie ces moments. Elle est comme une amie et cela me fait un temps de pause. Elle s’intéresse à ma vie quotidienne d’étudiante, me pose des questions sur mon logement, sur mes partiels, se préoccupe des petites choses. Je ne suis pas là juste pour lui faire passer le temps et c’est cela qui est agréable. Au fil des échanges, elle se souvient des noms de mes frères et sœurs et elle évoque sa vie, son mari, ses enfants. J’en retire énormément de bénéfice. J’ai fait quelque chose de bien dans ma journée et j’apprends moi-même énormément”. La jeune fille espère que cette amitié naissante se poursuivra au-delà du confinement. “À force, on se lie avec la personne et ce serait dommage que cela s’arrête là”.