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Produire 100.000 masques, l’incroyable défi des scouts de Mulhouse

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Domitille Farret d'Astiès - publié le 24/04/20
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À Mulhouse, les Scouts et Guides de France se sont lancés dans une entreprise de confection de masques destinés au grand public afin de limiter les risques de contamination. Derrière ce chiffre, une organisation bien huilée.100.000 masques en tissu. C’est l’objectif ambitieux que se sont fixés les Scouts et Guides de France de Mulhouse (Haut-Rhin) face au besoin grandissant de masques de protection en ce temps de crise sanitaire. Les groupes de la Ie et de la VIe Mulhouse se sont joints aux Couturières solidaires de Mulhouse, un collectif de production de masques organisé par la ville, mettant à disposition leurs forces vives, c’est-à-dire familles, jeunes, chefs, cadres et responsables. Rapidement, ils en sont devenus un important partenaire. Au total, ce sont à présent quelque 300 bénévoles qui s’activent comme des fourmis afin de produire des masques pour les distribuer ensuite gratuitement. Ils ne sont pas destinés au personnel soignant mais aux particuliers et à ceux qui en ont besoin pour leur travail. Cette semaine, une soixantaine de masques a ainsi été livrée à L’Ermitage, une structure dédiée à la protection de l’enfance.

Plusieurs niveaux d’action

Les missions ? Trouver du tissu, préparer des kits – chaque kit contient des bandes de tissu prédécoupées, de l’élastique et des biais pour une cinquantaine de masques –, les livrer chez les quelque 150 couturières du réseau, récupérer les masques une fois qu’ils sont prêts, les acheminer à nouveau, les distribuer… Il s’agit d’un circuit très précis qui exige une organisation bien huilée. Pour un peu, on se croirait dans un film de guerre.

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Scouts et Guides de France de Mulhouse

“Nous avons plusieurs niveaux d’action”, explique à Aleteia David Ball, 26 ans, infirmier et scout à Mulhouse. “Il y a les couturières, qui travaillent depuis chez elles, mais aussi les découpeurs qui taillent les bandes de tissu au bon format [des carrés de 20 centimètres de côté, ndlr] en amont pour gagner du temps, ceux qui préparent les kits au QG et les coursiers qui vont livrer les couturières”. Et c’est sans compter les personnes qui s’occupent de la logistique, de la gestion des flux, de la communication… “En deux semaines, nous avons effectué environ 250 livraisons de kits, à raison d’une vingtaine de courses par jour en moyenne. En deux semaines, nous avons produit un peu plus de 2.000 masques. Il y a un travail logistique énorme”, reconnaît-il.

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Scouts et Guides de France de Mulhouse
Les livraisons s'effectuent dans Mulhouse et aux alentours à pied, à vélo, en scooter ou en voiture.

Les équipes essaient de suivre au maximum les préconisations Afnor. Les tissus qui font barrière sont neufs : on trouve essentiellement des cotonnades, allant du wax au vichy en passant par le coton imprimé, ce qui donne un panel esthétique très bigarré. Pour l’intérieur, en revanche, vieux draps et viscose suffisent. Anne Karr, 52 ans, confectionne des masques et chapeaute les couturières bénévoles qui peuvent l’appeler pour des conseils pratiques et des informations techniques.

“Allier quelque chose d’agréable et pouvoir œuvrer pour le bien commun, cela tombait sous le sens.”

De son côté, elle leur téléphone pour les rassurer et prendre de leurs nouvelles. Cette mère de famille est engagée dans le scoutisme depuis ses 8 ans. Éducatrice de jeunes enfants, elle a dû arrêter de travailler au début du confinement et s’est rapidement tournée vers cette nouvelle mission. “Je fais pas mal de couture, c’est un peu une passion. Allier quelque chose d’agréable et pouvoir œuvrer pour le bien commun, cela tombait sous le sens”, explique-t-elle à Aleteia. Elle a donc réquisitionné la chambre de son fils aîné étudiant et y a installé son atelier, tout en continuant à soutenir les troupes. “Chacun fait à son rythme. Nos efforts mis bout à bout, nous sommes arrivés à créer quelque chose de grand en peu de temps. Nous ne sommes pas seuls”. Pour elle, cette mission rentre complètement dans les valeurs du scoutisme. “Il s’agit de rendre service et de mettre ses compétences au profit de tout le monde. C’est quelque chose que nous vivons ensemble et cela nous relie, c’est un projet commun : il faut réagir rapidement, travailler en équipe, se mettre d’accord. Finalement, c’est un projet scout”.

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Scouts et Guides de France de Mulhouse
En deux semaines, ce sont 250 kits qui ont été livrés.

Une vision partagée par Coline Guillosson, 18 ans, compagnon (branche aînée) et cheftaine des jeunes de 11 à 14 ans. Chaque jour, cette élève de terminale sillonne Mulhouse et ses environs pour effectuer des livraisons de tissu chez les particuliers et récupérer les masques confectionnés. “Quand je peux , je le fais à vélo, mais quand c’est trop lourd, je prends la voiture. Je fais trois à six courses par jour”. Pour elle, dans cette période où il est impossible d’expérimenter l’aventure scoute de façon classique, il est d’autant plus important de continuer à porter les valeurs du scoutisme pour le faire vivre. “Cela me tient vraiment à cœur d’aider la communauté en ces temps difficiles et de ne pas arrêter le scoutisme”. Pour elle, c’est évident : le scoutisme est bien vivant, et même en confinement, et il n’est pas prêt de mourir.


MONASTER DE LA CONSOLATION
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