En septembre dernier, les habitants de Lisieux et d’Alençon ont pu apercevoir les caméras de l’émission Secrets d’Histoire sillonner les rues de leur ville. C'est à cette date que l’émission a tourné un numéro spécial consacré à l’une des religieuses les plus connues du monde : sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Ce documentaire inédit sera diffusé sur France 3 le 4 mai 2020 à 21h05.
Thérèse, une sainte qui suscite l'enthousiasme
Si l’émission phare de Stéphane Bern est plus connue pour aborder des grandes figures politiques et royales, son cheval de bataille, ce n’est pourtant pas la première fois qu’elle consacre un numéro spécial à une figure de l’histoire chrétienne. En 2013, elle s’était attelée à raconter l’histoire de Jésus dans un documentaire intitulé Un homme nommé Jésus, véritable carton d’audience qui avait rassemblé 4,8 millions de téléspectateurs.
Aujourd’hui, c’est sur la petite carmélite de Lisieux que les producteurs et Stéphane Bern, lui-même, ont voulu se pencher. Interrogé par Aleteia, Antoine de Meaux, le rédacteur en chef de l’émission, confie que l’idée a germé dans l’esprit de Jean-Louis Remilleux, producteur de l’émission. "C’est en regardant l’émission “visites privées” animée par Stéphane Bern entre septembre 2016 et juin 2017, où une dizaine de minutes avait été consacrée à Lisieux, que Jean-Louis Remilleux s’est intéressé à la figure de Thérèse. Il pensait qu’il y avait un vrai sujet à faire", explique-t-il.
Un enthousiasme immédiatement partagé par Stéphane Bern qui anime l’émission depuis depuis douze ans. "Stéphane Bern connait bien la figure de sainte Thérèse et c’est lui qui a convaincu toute l’équipe de l’émission de se lancer dans le projet", confie Emmanuel Houis, secrétaire général du sanctuaire de Lisieux, à Aleteia. "Pendant le tournage, il a donné quelques interviews et a parlé de sa relation avec elle. Il est attiré par sa simplicité. Il y avait une véritable forme de tendresse quand il parlait d’elle, ajoute-t-il."
La plus grande sainte du XXe siècle
Entrée au Carmel de Lisieux à l’âge de 15 ans seulement, sainte Thérèse a connu à sa mort une célébrité sans précédent. Décédée à 24 ans de la tuberculose, la jeune religieuse avait rédigé, dans le secret du Carmel, ses mémoires intitulées Histoire d’une âme. Publiées peu de temps après sa mort, celles-ci ont connu un retentissement mondial. Le livre s’est vendu à plus de 500 millions exemplaires, devenant ainsi une des œuvres les plus marquantes de la spiritualité française. Le message, à la fois simple et profond de la jeune carmélite, a touché le cœur de nombreux fidèles, l’érigeant naturellement en véritable sainte. Elle sera d’ailleurs canonisée en 1925 par le pape Pie XI.
Commencé fin septembre durant les fêtes thérèsiennes, le tournage a duré deux mois. Et c’est au mois de novembre que Stéphane Bern a enregistré l’intégralité des plateaux à Lisieux. L’occasion pour l’équipe de filmer tous les lieux touchant à la vie de Thérèse : la maison familiale des Buissonnets, le Carmel mais aussi la grande basilique de Lisieux qui a fêté ses 90 ans en 2019. Emmanuel Houis témoigne de l’effervescence de ces jours de tournage : "Ils sont venus à plusieurs reprises. Nous leur avons présenté la maison familiale, la basilique et ils ont pu également accéder au Carmel de Lisieux, un lieu très secret."
Des images inédites du Carmel de Lisieux
Antoine de Meaux, qui a pu pénétrer au cœur du Carmel, confirme son émotion lorsqu'il a découvert l’intérieur du couvent où Thérèse a vécu pendant neuf ans. "Quand nous avons contacté les religieuses, nous ne savions pas très bien si elles accepteraient que nous entrions dans leur intimité. C’est un endroit qui reste clos. Finalement, cela s’est incroyablement bien passé. Notre demande leur a été transmise, elles ont discerné et se sont fait conseiller pendant plusieurs semaines puis elles ont fini par accepter de faire entrer nos caméras", raconte-t-il avec enthousiasme. "Si cela avait été pour une émission catholique, elles auraient refusé. Mais elles ont compris que notre émission pouvait toucher un public beaucoup plus large. Elles se sont rappelé les paroles du pape François qui invite à témoigner au plus grand monde, notamment à travers les médias. C’est ce qui les a décidé", confie-t-il.
Une fois à l’intérieur, les équipes ont pu approcher les lieux généralement interdits au public : la cellule de Thérèse, l’infirmerie où elle est décédée, les lieux de vie des religieuses. "Nous avons pu interroger une des sœurs du Carmel et filmer, en silence, leur vie quotidienne", se rappelle avec émotion le rédacteur en chef.
Une équipe de tournage touchée par le message de Thérèse
Des moments privilégiés qui n’ont pas manqué de bousculer voire bouleverser l’équipe de tournage. "On les a senti par moment très émus en découvrant l’histoire de Thérèse et de sa famille. Comme ils sont venus peu de jours pour le tournage, ils ont été tout de suite plongés au cœur du sujet, à l’essentiel. Thérèse transforme les cœur, c’est unanime", confirme Emmanuel Houis.
Parmi les membres de l’équipe, Sophie, qui s’est concentrée sur le tournage de deux grosses séquences — l’enfance de Thérèse à Alençon et son rayonnement post-mortem — témoigne auprès d’Aleteia des bouleversements provoqués par la petite carmélite. "Quand on m’a proposé de participer à la production de ce documentaire, j’ai un peu hésité car je ne suis pas du tout catholique. Thérèse m’était totalement inconnue", confie-t-elle avec sincérité. Au fil du tournage et des rencontres, Sophie commence à se familiariser avec Thérèse et va même jusqu’à lire l’Histoire d’une âme. "Au début, j’ai eu du mal à rentrer dans le sujet. Mais j’ai rencontré des personnes d’une telle gentillesse et d’une telle délicatesse, qui savaient si bien raconter l’histoire de Thérèse, sa vie, son message, que j’ai été convaincue par la pertinence du sujet. J’ai compris que cette petite carmélite pouvait toucher le cœur de tout le monde par sa simplicité, au-delà de la sphère catholique. La famille Martin vivait sa foi comme on pourrait la vivre aujourd’hui. Les parents étaient attentifs à l'éducation de leurs enfants mais vivaient de nombreux moments de joie et d’amour et étaient constamment tournés vers les autres. Un modèle pour les familles d’aujourd’hui", confie-t-elle.
Si la plus grosse partie du tournage a eu lieu à Lisieux, les caméras ont également sillonné les rues d’Alençon, petite cité où Thérèse a vécu ses premières années. C’est dans cette ville normande que Louis et Zélie Martin, parents de Thérèse et premier couple canonisé de l’histoire de l’Église en 2015, se sont rencontrés, se sont mariés et ont eu leurs neuf enfants. Sur cette terre, témoin de leurs dix-neuf années de vie conjugale, pousse aujourd’hui un sanctuaire où se pressent de nombreux couples et familles en quête d’espérance et d’un chemin de sainteté. "Le sanctuaire d’Alençon est l’étape complémentaire pour les pèlerins qui visitent Lisieux", explique à Aleteia Damien Thomas, secrétaire général du sanctuaire d’Alençon, qui a accueilli l’équipe de tournage. "Il était donc évident que l’émission Secrets d’Histoire vienne découvrir la ville où tout a commencé pour Thérèse". Maison familiale, pont de la rencontre des parents, église où ils se sont mariés et où Thérèse a été baptisée, l’activité de dentellière de Zélie… tout a été capturé par les équipes de France 3.
Une figure qui rayonne encore aujourd’hui
Comme point final de ce long périple sur les traces de Thérèse, le documentaire présentera le rayonnement post-mortem de la sainte à travers le témoignage de ceux qui ont été touchés au cœur par le message de Thérèse. L’on apercevra ainsi la figure d’Édith Piaf, profondément dévouée à sainte Thérèse depuis sa guérison miraculeuse, ou encore celle, plus étonnante, de François Mitterrand qui, un matin de 1995, toucha, en secret, les reliques de la sainte à Paris. Enfin, certaines personnalités du show-bizz ont accepté de témoigner face caméra de leur attachement pour la petite carmélite, notamment la chanteuse Natasha St-Pier qui a adapté, en 2013, les poèmes de Thérèse en musique dans un album intitulé Vivre d’amour. En 2018, elle confiait à Aleteia : "Les textes de Thérèse peuvent nous donner foi en l’homme et nous montrer une voie. Elle invite simplement à vivre avec le cœur et nous dit ceci : “Que tu croies en Dieu ou non, il t’aime, et ce qu’il regarde, c’est ta façon d’être aujourd’hui”. Qu’est-ce qu’un bon chrétien, sinon un homme aimant, humble et droit ? Pour Thérèse, nul n’a besoin d’être le meilleur du monde pour que Dieu l’aime."