L’archevêque de Paris, Mgr Aupetit, a organisé un temps de prière et de vénération de la couronne d’épines à Notre-Dame de Paris à huis-clos, ce vendredi 10 avril. Voici le texte de sa méditation.
Seigneur, Seigneur Jésus, il y a un an, il y a un an cette cathédrale dans laquelle nous sommes brûlait, provoquant une sidération et un élan mondial pour qu’elle soit rebâtie, restaurée.
Aujourd’hui nous sommes dans cette cathédrale à demie effondrée pour dire que la vie est toujours là. Cet élan de générosité est une façon de remarquer que ce monument extraordinaire est sorti du génie des hommes, quand ils arrivent à te contempler, à contempler ta transcendance.
Aujourd’hui Seigneur, dans cette Semaine sainte, le monde entier est terrassé par une pandémie qui répand la mort et nous paralyse. Cette couronne d’épines a été sauvée au soir de l’incendie par les pompiers. Elle est le signe de ce que tu as subi de la dérision des hommes. Mais c’est aussi le signe magnifique qui nous dit que tu nous rejoins au comble de nos souffrances, que nous ne sommes pas seuls et que tu es avec nous toujours. Oui, sois avec nous Seigneur, sois avec nous.
“Seigneur, viens nous montrer que tu ne nous abandonnes pas dans ce temps que nous avons à vivre.”
Le sage dans la Bible dit que les larmes du malheureux coulent sur la joue de Dieu. Ce n’est pas seulement un bon mot, Seigneur. En ce jour où nous fêtons le Vendredi Saint où tu as vécu ta passion, nous avons vu effectivement les larmes des hommes couler sur ta joue, et c’est notre sang qui jaillit de ton corps torturé. Oui Seigneur, viens nous montrer que tu ne nous abandonnes pas dans ce temps que nous avons à vivre.
Bien sûr, nous allons fêter Pâques bientôt et nous célébrerons la vie plus forte que la mort. Nous célébrerons l’amour qui triomphera de la haine. En ce moment si particulier nous te demandons et nous te confions tous ceux qui sont victimes de cette maladie terrible, ceux qui restent dans le deuil, ceux qui sont morts, ceux aussi qui se dévouent corps et âme, les soignants et tous ceux qui se sont levés bénévolement pour servir leurs frères. Apprends-nous Seigneur une plus grande fraternité, que cette épreuve nous apprenne à vivre ce que tu nous as commandé : Aimez-vous les uns les autres. Oui, apprends-nous Seigneur à nous aimer davantage les uns les autres comme tu nous as aimés.
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Seigneur, nous pourrons dire alors, en toute vérité, ce que disait le grand mystique espagnol saint Jean de la Croix : « Je crois, je crois seulement qu’un grand amour m’attend ».
Puis à la fin de la vénération
Seigneur, cette couronne d’épines est le signe du plus grand amour puisque tu as été jusqu’au bout du don de ta vie. Tu as fait de nous des êtres de bénédiction dans cette cathédrale, et à partir de cette cathédrale, toi qui a voulu le Salut de tout homme daigne bénir ce monde, daigne lui montrer cette immense bienveillance qui le précède et qui l’accompagne. Toi Seigneur, au pied de cette croix qui domine cette cathédrale, daigne bénir le monde entier : Au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit, Amen.