Comment vivre ce troisième jour saint ? Comment célébrer la vigile pascale ? "C’est un jour bizarre", prévient le frère Étienne Harant. "Nous sommes dans le silence, comme si la terre entière dormait, en attendant le retour du Christ en gloire". Le dominicain conseille donc le Samedi saint de veiller d'abord à préserver un climat de calme tout au long de cette journée : ralentir le rythme, mettre de côté les écrans, préparer tous ensemble la veillée (répétition des chants et des lectures, confection de gâteaux pour les agapes).
Il suggère que la journée commence par un temps de mémoire. Comme pour un défunt, la famille se réunit pour évoquer les gestes et les paroles de Jésus qui ont marqué chacun. C’est vraiment l’occasion de partager "ce qui nous touche personnellement dans la vie de Jésus, ce qui nous fait vivre" invite le religieux. Le soir, la vigile pascale commence à la nuit tombée. La pièce est dans la pénombre ; le silence règne. Une icône du Christ est posée à plat sur la table. Le père de famille - ou à défaut une autre personne faisant autorité – la relève, signifiant par là que « Jésus est ressuscité, il est remis debout.
Le cierge pascal domestique qu’il allume juste après montre que la vie est rendue », explique frère Étienne. Comme les saintes femmes, la mère est le témoin de la Résurrection : "Cette nuit est la plus importante de toute notre année (...). Nous faisons mémoire, ici dans notre demeure et jusqu’au fond de nos cœurs, de la Résurrection de Jésus". Elle allume les bougies de chacun, la lumière jaillit. Ponctuant la lecture de l’Exode (le passage de la mer rouge) et l’évangile (l’apparition de l’ange aux deux Marie), les Alléluia retentissent, la joie éclate, les chants de louange raisonnent.
Mais cette joie ne saurait se garder pour soi. Elle se diffuse en ouvrant la prière familiale aux intentions du monde et aux absents. « Le Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité », s’échangent joyeusement les membres de la famille avant de partager les douceurs préparées.