Peut-on se confesser à distance ? Comment recevoir le sacrement de réconciliation alors qu’on ne peut pas sortir de chez soi à cause du confinement ? À quelques jours de Pâques les questions se multiplient. Les trois choses à retenir.
À quelques jours de la fête de Pâques, au cœur de la Semaine sainte, de très nombreux fidèles contrains au confinement se demandent comment ils peuvent se confesser sans pouvoir sortir de chez eux. Désireux de se retrouver avec Dieu avant Pâques, ils partagent sur les réseaux sociaux leurs interrogations dans le contexte du confinement lié à la crise sanitaire. Une interrogation à laquelle nous vous apportons des réponses précises en trois points :
La confession de désir recommandée par le Pape
Le pape François a répondu très clairement au sujet de la confession en temps de confinement, lors de la messe du vendredi 20 mars à Sainte Marthe en recommandant la confession de désir, mentionnée de façon précise dans le catéchisme. Ainsi, de manière générale, la confession individuelle et intégrale suivie de l’absolution demeure le seul mode ordinaire par lequel les fidèles se réconcilient avec Dieu et l’Église, sauf si une impossibilité physique ou morale dispense d’une telle confession (CEC 1484). Ainsi, si on ne trouve pas de confesseur, il faut alors s’adresser directement à Dieu en lui disant la vérité, en lui demandant pardon avec un “acte de contrition bien fait” désirant au plus profond de son cœur se réconcilier avec Dieu.
La grâce de Dieu agira alors et “notre âme redeviendra blanche comme la neige”, a souligné le Souverain pontife car dans la confession de désir, est capable “de transformer le cœur” si on fait le premier pas. “Ce ne sera donc pas un sacrement, précise le Fr. Thomas Michelet à Aleteia, mais ce sera au moins le commencement d’un sacrement, ce qui est déjà source de grâce.”
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Des confessions à deux mètres de distance
Dans ces circonstances exceptionnelles de confinement, l’Église laisse donc la place essentielle à la confession de désir comme la communion spirituelle, pour participer à la messe en ligne. Mais certains pratiquants surtout à quelques jours de Pâques, manifestent le désir de se confesser physiquement, en contact avec leur prêtre.
Si les églises restent ouvertes, certaines pratiquent toujours des confessions sur demande. C’est notamment le cas de grandes paroisses parisiennes où quatre à cinq prêtres se relayent environ cinq fois par jour. Cela se passe dans une pièce fermée où une distance d’au moins deux mètres doit être absolument respectée.
Pas de confession par téléphone, Skype, Whatsapp…
Puisqu’on ne peut pas venir à l’église pour se confesser à cause du confinement, peut-on recevoir l’absolution par téléphone ou par Skype ? Que dit l’Église ? Il faut le dire clairement : non, on ne peut pas recevoir de sacrement par Internet. L’Église catholique s’est positionnée très clairement sur ce point. La confession doit être tout à la fois “individuelle, secrète, auriculaire, concise et complète”. L’objection vient de la nature même des sacrements qui sont des rendez-vous de la grâce divine avec l’homme, composé d’un corps et d’une âme.
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Le père Alain Bandelier, catéchète et prédicateur de retraites, l’explique très bien : “Un sacrement est toujours une rencontre et un évènement. Il se joue ici et maintenant, dans un point de l’espace où on se trouve. Il touche de façon immédiate, c’est-à-dire sans aucune autre médiation que le corps, sans rien de virtuel. C’est une parole vivante qui m’est adressée, accompagnée d’un signe ou d’un geste qui m’atteint. Comme il n’y pas de baptême sans eau qui mouille, d’onction des malades sans huile qui coule, de communion sacramentelle sans hostie consacrée et d’ordination sans imposition des mains”.
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