À la fois époux, père de famille et martyr, le bienheureux Lazaro va prochainement être canonisé. Avec l’autorisation du pape François, la Congrégation pour la cause des saints a reconnu un nouveau miracle attribué à ce serviteur de Dieu ouvrant la voie à sa sanctification. Issu d’une des plus hautes castes hindou, cet indien converti au christianisme au XVIIIe siècle est mort au nom de sa foi. Découvrez sa vie édifiante de témoin et de martyr.Nilakanta Pillai naît en 1712 à Nattalam, dans l’État indien du Tamil Nadu (Inde du Sud), au sein d’une famille aisée dont le père est brahmane, et plus précisément de la haute caste Nair, un groupe de guerriers influent. Cet attachement à la lignée en Inde est encadré par beaucoup de règles qu’il doit suivre. Ainsi reçoit-il une éducation extrêmement poussée, encadrée par des tuteurs. Destiné à travailler à des échelons élevés de la société, il devient d’abord militaire pour ensuite travailler en tant que haut-fonctionnaire et ministre à la cour du maharaja de Travancore, dans le sud de l’Inde. Nilakanta Pillai épouse une femme de son rang, en accord avec les traditions de sa famille, famille qu’il va contrarier après sa conversion.
“Secouru par Dieu”
Cette conversion providentielle résulte de sa rencontre avec un certain Eustache de Lannoy, capitaine de la Compagnie des Indes néerlandaises, fait prisonnier par le roi de Travancore. Le capitaine européen lui parle de sa foi et lui fait rencontrer un missionnaire jésuite du nom de Giovanni Battista Buttari, qui deviendra un ami proche et son conseiller spirituel. Grâce au témoignage de foi de ce missionnaire de la Compagnie de Jésus envoyé aux Indes, le nouveau converti aspire, lui aussi, à être missionnaire de l’Évangile. Le 14 mai 1745, il reçoit la grâce du baptême et choisit alors le nom chrétien de Lazare, ou Devasahayam en langue tamoule, qui signifie “secouru par Dieu”. Plusieurs personnes de son entourage, touchées par ses paroles et ses actes de foi, demandent à sa suite le sacrement du baptême, dont sa femme.
Égalité de tous les peuples
La confiance que place Devasahayam en Dieu va ébranler ceux qui le croisent. Le père de famille attire les foules et n’hésite pas à porter la parole du Christ partout où il passe. En union avec le Seigneur et selon les principes de l’universalité de l’Église, il prêche l’égalité de tous les peuples en dépit des différences de castes. Tout ceci lui attire bien des ennuis, et le bienheureux Lazaro va devoir souffrir pendant trois années, durant lesquelles il va être accusé de trahison, battu, persécuté, et lapidé.
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Le maharaja de Travancore l’arrête en 1749 et le somme de retourner vers l’hindouisme. Mais, fidèle à sa foi, le petit serviteur de Dieu refuse. Fouetté, exposé aux intempéries, et subissant les humiliations de la foule, Devasahayam répond par la prière. Incroyablement humble et silencieux, il offre ses souffrances au Christ, porté par le souffle de l’Esprit-Saint. Il fait de sa cellule un oasis de prière, et des supplices de sa captivité une marque d’affection envers Dieu. L’exemple du petit converti indien attire beaucoup de monde. Ses prêches sont nombreuses, et dès qu’il le peut, qu’il soit attaché à un arbre ou traversant les foules, le nouveau baptisé parle de sa foi, témoigne de l’amour de Dieu qui est entré dans sa vie, et de l’espérance qu’il a placée en lui. Il reçoit clandestinement l’eucharistie pendant la nuit, et jeûne sans cesse.
Abattu le 14 janvier 1752, le corps de Devasahayam fut jeté dans les montagnes du Kattadimalai. Quelques ossements ont pu être récupérés par les chrétiens qui donnèrent une sépulture au martyr, sa sainteté ayant tout de suite été renommée en Inde. Il faudra attendre 2012 pour que le pape Benoît XVI reconnaisse le martyre de Lazaro dans “la haine de la foi” et le proclame bienheureux. La reconnaissance d’un nouveau miracle venant de lui être attribuée, la voie vers sa sanctification est proche.
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