Quinze années ont passé depuis le jour où sœur Dorothy Stang a rejoint son Créateur. Jusqu’à son dernier souffle, elle fut celle qui lutta pour que la forêt amazonienne reste belle et préservée. Jusqu’au bout, cette sœur américaine appartenant à la Congrégation des Sœurs de Notre-Dame-de-Namur a œuvré pour servir les plus pauvres et l’environnement sur les terres d’Amazonie.C’est à sœur Dorothy Stang que le pape François a rendu hommage le 12 février dernier en dévoilant son exhortation post-synodale Querida Amazonia le jour même de l’anniversaire de sa mort. Sœur Dorothy Mae Stang, que tout le monde nommait “Irma Dorote” ou “l’ange de la Transamazonienne”, du nom de cette fameuse route non loin de laquelle elle vivait. Pendant 39 ans, elle aura été une porteuse d’espérance pour tous ceux qui croisaient son chemin. Voire un obstacle à certains intérêts économiques prédateurs. Trois coups de feu fatals l’ont abattus, un au cerveau, un autre au ventre et le dernier au cœur. C’était le 12 février 2005, à Anapu, dans l’État du Para au Brésil.
Faisant de sa vie un véritable témoignage de foi, Irma Dorote s’était consacrée à vivre comme le Christ : amie des plus fragiles et gardienne de la Création. Animée par la Parole de Dieu, elle s’était donné pour mission de défendre les populations et les terres d’Amazonie, dévastées par la déforestation et les conflits. Prenant position en faveur des travailleurs et agriculteurs sud-américains, cette sœur soutenue par sa foi et son engagement se dévouait pleinement au service de son prochain, elle qui déclarait : “moi je ne cours aucun risque, mais les paysans oui. Ils ont une famille à nourrir.”
Un souffle de charité dont on ressent encore les fruits
Petite femme simple et humble, elle connaissait l’ampleur de la mission que le Seigneur lui avait confiée. Fidèle à son engagement total, elle a fait don de sa vie pour défendre les paysans et les peuples indigènes. Un souffle de charité et d’espérance dont on ressent encore les fruits dans la forêt tropicale toujours très fragile. Déclarée “femme de l’année” de son État en 2004, la religieuse, comme de nombreux autres missionnaires, s’était jurée de protéger les siens des “agresseurs et des abuseurs”.
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L’exemple du martyre de sœur Dorothy Stang symbolise pour sœur Augusta De Oliveira, vicaire générale des Servantes réparatrices de Marie, l’ensemble des vies de missionnaires, prêtres, laïcs, consacrés, qui se sont donnés pour aider et défendre les droits des habitants de l’Amazonie. “Chacun de nous est une mission sur Terre” assure le pape François qui demande dans son exhortation à ce que “la grande annonce missionnaire résonne encore et encore”. Il souhaite que cet élan de générosité et de solidarité soit alimenté, afin de “libérer de la misère matérielle” et que soient défendus les droits des pauvres et des oubliés.
Cela implique de leur proposer “l’amitié avec le Seigneur qui les promeut et leur donne dignité”, en leur faisant découvrir qu’ils sont membres du corps du Christ qui se manifeste en eux. Si les missionnaires font don de leur vie pour eux, pour la justice et la dignité qu’ils méritent, ils leur font aussi découvrir “l’immense dignité” que leur donne le Christ qui les “aime infiniment”. Pour le Saint-Père, l’appel de ce “cri missionnaire” est celui qui “vise le cœur et donne du sens à tout le reste”, il est l’annonce de Jésus salvateur.
Comme chaque année lors de l’anniversaire de la mort de sœur Dorothy Stang, des centaines de personnes se réunissent autour de sa petite tombe au beau milieu de la verdure de la forêt amazonienne. Cette année, le pape François célèbre son martyre de manière symbolique à travers son exhortation Querida Amazonia, presque comme s’il rassemblait toute l’Amazonie et des milliers de fidèles autour de la dépouille de la petite servante du Seigneur.
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