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Hélène, Patrick et leurs sept enfants ont opté pour une vie révolutionnaire

Patrick, Hélène et leurs sept enfants

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Bérengère Dommaigné - publié le 04/02/20
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Aleteia a rencontré Patrick et Hélène, mariés depuis 23 ans, qui viennent de s’installer à Pontchâteau (Loire-Atlantique) dans un nouveau “village Saint-Joseph”. Ils y vivent une vie de famille agrandie, avec huit résidents en difficulté physique ou sociale.Ils ont 45 ans tous les deux et sont les heureux parents de sept enfants de 22 à 9 ans. Hélène et Patrick Rougevin-Bâville ont décidé il y a quelques mois d’opérer un changement de vie radical, une vie où la première place est laissée à la Providence. Après sept années passées à Vannes où Hélène était infirmière et Patrick travaillait pour les Apprentis d’Auteuil, voila qu’ils se sont installés dans la nouvelle maison “village Saint-Joseph”, entre Vannes et Nantes, à Pontchâteau (Loire-Atlantique). Là, ils mènent une vie de famille et d’accueil. Fondé il y a 20 ans, le village Saint-Joseph rassemble sous le même toit des personnes aux parcours cabossés et qui vivent ensemble une vie fraternelle.

Aleteia : Comment vous est venue l’idée de vous installer à Pontchâteau pour rejoindre ce nouveau “village Saint-Joseph” ?
Patrick et Hélène : Lorsque nous étions à Vannes, pendant deux ans, nous avons accueillis quelques jours par mois, notre neveu Louis-Marie, jeune adulte handicapé, pour soulager un peu ses parents. En effet, Louis-Marie n’avait aucune structure pour l’accueillir ne serait-ce qu’en journée. L’avoir quatre à cinq jours par mois à la maison a bousculé notre famille, et nous a ouvert le cœur. Nous avons alors commencé à réfléchir comment  aller plus loin pour aider ces adultes handicapés. Et puis nous avons eu entre les mains un livre qui raconte l’histoire du village Saint-Joseph, à Plounévez-Quintin (Côtes-d’Armor). C’est dans cette petite commune que Katia et Nathanaël ont acheté il y a plus de 20 ans une ancienne école pour s’y installer avec leurs trois enfants et accueillir des personnes en difficultés. Leur démarche a fortement résonné en nous et nous avons pris contact avec eux. Très vite, proximité et confiance se sont établies et ils nous ont confié qu’ils envisageaient d’ouvrir une deuxième maison Saint-Joseph…

«Ici l’accueil est inconditionnel, il n’y a pas de critère.»

Pouvez-vous nous décrire la maison où vous êtes installés et qui sont les résidents ?
La maison a ouvert en avril 2019 et nous sommes arrivés en septembre avec nos deux derniers enfants. La maison appartient aux Missionnaires Montfortains. Elle est située à Pontchâteau, au pied du calvaire crée par Louis-Marie Grignon de Montfort. C’était une ancienne maison d’abri des pèlerins, dans son jus, que nous allons retaper au fur et à mesure, à la grâce de Dieu. Déjà huit personnes sont accueillies et vivent avec nous, dont notre neveu Louis-Marie. À terme, nous pourrons accueillir douze résidents, sans compter le passage des enfants, des voisins et des amis du coin ! Parmi les résidents aujourd’hui, des hommes et des femmes de 22 à 57 ans, des personnes en difficulté physique et sociale, qui peuvent avoir des suivis médicaux par des professionnels extérieurs. Tout le monde a sa chambre, on partage la salle de bains commune, et on déjeune tous ensemble à midi. Nous sommes une grande famille nombreuse !

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Patrick RB
Dans une vie de famille, tout le monde participe à la rénovation des chambres !


saint francois de sales boulogne
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À qui sont destinées ces maisons ?
À tout le monde ! Ici l’accueil est inconditionnel, il n’y a pas de critère, on étudie toutes les demandes, et il y en a beaucoup… Près de cinq à six par semaine ! Or nous accueillons sur le long terme, on ne peut donc répondre à toutes. C’est pourquoi on s’est vite rendu compte qu’il fallait d’autres maisons de ce type, et de nouvelles ouvertures sont prévues dans différentes régions de France pour 2020 et 2021.

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Patrick RB
Le soir, c'est partie de cartes en famille !

Comment se passe une journée type ?
Les trois axes de la maison sont la vie fraternelle, le travail et vie spirituelle. Dans une famille, tout le monde met la main à la pâte, ainsi chaque jour, un des membres s’occupe du repas, souvent avec des bénévoles de passage, pendant que les autres partent travailler. Trois heures le matin, et deux heures l’après-midi sont prévues pour entretenir le potager, aller à l’atelier mosaïque, fabriquer nos produits que nous proposons à la vente (jus de pomme ou encore sacs et bonnets fabriqués dans notre atelier crochet). Et très bientôt nous aurons également un atelier menuiserie ! Dans cette famille, il y a aussi une vie de prières. Chaque matin de 7h45 à 8h15, il y a une lecture de la parole, qui est obligatoire pour tous. Chacun peut commenter, réfléchir, partager… c’est un beau temps d’échange. Ensuite pour ceux qui le souhaitent, il y a la messe. On peut aussi participer à l’adoration, l’angélus ou le chapelet dans l’après-midi. Le soir, vers 18h, nous proposons également un enseignement, ou une louange, bref les journées sont bien remplies !

«C’est une épreuve spirituelle dans le sens où on ne maîtrise pas grand-chose, mais ce changement radical apporte beaucoup de joie.»

Comment vivez-vous matériellement dans cette famille agrandie ?
Nous vivons de dons, de la Providence, du travail du potager… Nous avons aussi un partenariat avec l’Intermarché voisin qui nous donne deux fois par semaine ses invendus. Chacun participe comme il peut financièrement. Chaque matin, on se lève, on se sait pas trop ce qui se passera, on se laisse vivre. C’est une épreuve spirituelle dans le sens où on ne maitrise pas grand-chose et pourtant ce changement radical et complet nous apporte beaucoup de joie. On a tout à apprendre finalement, aimer et se laisser aimer.

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PRB

Qu’est ce que cela vous a apporté à votre couple et à vos enfants ?
Nous voulions vivre une aventure familiale, et nous engager en couple. Nous sommes des laïcs qui avons pris conscience que la famille est une petite église domestique. Un des piliers du mariage, c’est la fécondité, être un foyer aimant qui répand l’amour autour de soi. En ouvrant notre maison, notre famille, on s’aime plus, c’est un cercle vertueux ! Et ce ne sont pas nos enfants étudiants, qui tachent de rentrer régulièrement le week-end, qui diront le contraire ! Nous menons une vie de famille banale, et pourtant, chaque jour, par le partage et le quotidien, nous en sommes bouleversés. En fait, notre vie est à la fois confondante de simplicité et pourtant révolutionnaire !

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