Écrire, ça fait du bien. Les éditeurs l’ont bien compris. Depuis quelques années, les carnets « positifs » invitant à prendre la plume envahissent les librairies. Et si on s’offrait un petit tête-à-tête quotidien avec soi ? Bienfaits garantis. Se rappeler les petites joies du quotidien pour mieux les garder intactes dans notre mémoire pour plus tard, écrire un carnet de bord pour être plus à l’écoute de soi, tenir un journal intime loin des confidences sur les réseaux trop en quête de likes et d’approbation d’autres que soi. Voilà un vrai phénomène apparu avec la percée de la pensée positive et une incroyable multitude de carnets de « gratitude ».
Depuis une vingtaine d’années, la gratitude a été remise à la mode par les neurosciences et la psychologie positive. L’un de ses promoteurs, le psychologue Robert Emmons, enseignant à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) et à Berkeley, a tenté de prouver scientifiquement que le fait d’exprimer chaque jour sa reconnaissance permet augmente les chances de vivre dans la joie et le bonheur.
Sur les conseils des chercheurs en psychologie positive, des « carnets de gratitude » ont été créés, avec cette idée originale de permettre de reconnaître les petits et grands cadeaux de la journée. À leur tour, les maisons d’édition ont perçu le « filon » : rien qu’en France, des centaines de « journaux de gratitude » avec pages blanches et couvertures fleuries sont mis en vente chaque année.
Pourtant, l’écriture de soi n’a jamais cessé d’exister, sous la forme du journal intime ou d’un carnet de bord. Après Saint Augustin et ses Confessions, ce genre littéraire s’est développé dès la fin du Moyen Âge pour devenir une véritable passion au XVIIIe siècle. « De nos jours, plus de cinq millions de personnes tiennent des journaux en France », précise Nayla Chadiac, psychologue clinicienne, dans son ouvrage Ateliers d’écriture thérapeutique. Selon elle « tenir un journal ou un carnet est devenu une manière de vivre ou d’accompagner un moment de sa vie ».
Écrire serait-il presque méditer ? Pour Stéphanie Assante auteur de La Vie dont vous êtes le héros, cette activité « débranche le cerveau gauche rationnel pour accéder à un soi plus authentique, créatif, émotionnel et inconscient ». Ainsi, de la même façon, le dessin, le coloriage et même les gribouillages aident à nous faire vivre l’instant présent. À cet instant d’écriture, on ne fait rien d’autre, on est en présence de soi. Noircir le papier mobilise le corps et l’esprit dans un projet commun et, de ce fait procure une vraie joie. Car se raconter au quotidien, c’est aussi « prendre le temps de poser un regard sur soi et de quitter le “pilotage automatique” », précise encore dans son livre Stéphanie Assante. À la différence des réseaux sociaux, le carnet donne la possibilité de construire son identité, de se reconnecter à soi-même en dehors du regard des autres, de leurs attentes comme de leurs jugements.
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Les grâces de la gratitude
Finalement remplir un carnet de gratitude est le moyen d’être plus attentif à ce qui arrive de beau, de bien et de bon. On peut incliner ainsi ses notes dans le sens de la méditation ou, dans une direction différente mais pas incompatible : raconter des voyages, partager des recettes de cuisine, ou d’autres passions ou hobbies. On peut aussi rédiger des notes de lecture… La gamme des écrits personnels est vaste, celle qui permet de mieux vivre l’instant présent, en cultivant l’ouverture à une acceptation de soi en même temps qu’une réception du monde extérieur en profondeur. En quelque sorte, c’est apprendre à être à l’écoute de son âme comme du monde.
Vous aussi cela vous tente, mais les idées vous manquent ? Aleteia vous propose de découvrir sa sélection des plus jolis carnets qui vous feront du bien. Vous verrez que, presque par miracle, les mots courront sur le papier. Vous pouvez le découvrir avec notre sélection des carnets en cliquant sur le diaporama ci-dessous :