Lorsqu’un nouveau pape est élu, des volutes de fumée blanche s’échappent de la cheminée de la chapelle Sixtine. En cas de vote non concluant, la fumée est noire. Aleteia vous propose de découvrir les coulisses de cette tradition. Il n’y a pas de fumée sans feux et nul n’ignore le rituel de la fumée blanche et noire qui accompagne l’élection d’un nouveau pape. Lorsqu’un nuage de fumée blanche s’échappe de la cheminée située sur le toit de la chapelle Sixtine à Rome, cela signifie qu’un nouveau pontife a été choisi. En revanche, si la fumée est noire, c’est que le vote n’a pas été concluant – il faut que le nom du pape sortant obtienne au moins deux tiers des voix. Mais peu savent comment fonctionne ce rituel multiséculaire. Voici quelques clefs de compréhension.
La couleur de la fumée vient d’un procédé chimique
La fumée, qu’elle soit blanche ou noire, est créée en brûlant les cartes électorales utilisées par les cardinaux lors du conclave. Ces enveloppes sont ensuite mélangées à différentes substances qui permettent d’obtenir une fumée de couleur blanche ou noire. Autrefois, on ajoutait de la mousse ou de la paille humide aux bulletins pour obtenir la fumée noire, tandis que la fumée blanche était produite par les papiers seuls. Mais le procédé pouvait créer la confusion.
En 2005, lors de l’élection de Benoît XVI, la fumée était sortie grise, créant un sacré chaos. Les cloches elles-mêmes avaient mis plusieurs minutes avant de se décider à fonctionner. En effet, dans l’affolement général, personne n’avait songé à prévenir les carillonneurs ! Dire que pourtant dès le point du jour à la cloche ils s’accrochent… Maintenant, pour que la couleur de la fumée soit bien visible, on ajoute des produits chimiques pour ôter tout doute.
Le système de poêle date de 1939
Le système de poêle en fer a été utilisé pour la première fois en 1939, à l’occasion de l’élection du Pape Pie XII. Il a été utilisé sept fois au total : en 1958 (Jean XXIII), 1963 (Paul VI), 1978 (Jean Paul Ier), 1978 (Jean-Paul II), 2005 (Benoît XVI) et 2013 (François). Chaque date est gravée en chiffres romains sur le dessus du poêle.
Pas un, mais deux poêles
En réalité, ce sont deux poêles en fonte qui ont été installés dans la chapelle Sixtine. Le premier date de 1939 et sert à faire flamber les bulletins, tandis que le second, électronique, a été ajouté en 2013. C’est lui qui contient les produits fumigènes qui renforcent la couleur noire ou blanche. Chacun mesure près d’un mètre de haut et a deux ouvertures. Ils sont reliés à la même cheminée.
Le système de poêle mesure près de 30 mètres de long
De bas en haut, le système de poêle mesure environ 30 mètres. La première partie est composée d’un total de 32 tubes tandis que la seconde, qui va jusqu’au toit, est constituée d’un seul tube de près de 20 mètres de long en acier et en cuivre.
Des cloches, de la fumée et rien d’autre !
Les cloches et la fumée sont les seuls moyens autorisés de communiquer l’élection du pape. Les cloches de la basilique Saint-Pierre se mettent à sonner à toute volée, accompagnant la fumée blanche. Pratique pour les fidèles si la couleur de la fumée est douteuse ! Toute autre forme de communication sur le résultat du conclave papal, y compris les SMS, est interdite. Ensuite, le cardinal protodiacre – doyen d’ancienneté des cardinaux – annonce l’élection du nouveau pape qui commence avec cette formule : “Annuntio vobis gaudium magnum” (Je vous annonce une grande joie).
Une mouette célèbre
Lors du dernier conclave papal en 2013, une mouette blanche se tenait sur la cheminée juste après l’émission de fumée noire, évoquant un symbole d’espoir. Des spectateurs l’ont filmée et la vidéo est devenue virale sur les réseaux sociaux. L’oiseau s’est finalement envolé après 30 minutes de gloire. Rarement mouette n’a été aussi célèbre.
Lire aussi :
Dans les coulisses de l’élection du pape François