L’Académie Musicale de Liesse prépare dès à présent la rentrée de septembre 2020 et veut étoffer ses effectifs. Cet établissement unique, inspiré par la pédagogie de saint Jean Bosco, part à la rencontre de ses futurs élèves. Un objectif : former des garçons au beau, au bien et au vrai. Avec un seul mot d’ordre : « Soyez heureux ! »En ce début d’année 2020, la nuit tombe très tôt sur le village de Liesse-Notre-Dame, dans l’Aisne, au cœur des Hauts-de-France. Comme chaque soir, des dizaines de jeunes enfilent leurs capes, s’emmitouflent dans leurs écharpes jaunes et bleues, et quittent leurs locaux — un ancien couvent — pour prendre dans la pénombre le chemin de la basilique qui abrite une Vierge Noire, « cause de notre joie », objet d’une dévotion très ancienne. Il est 18h30. Sous la voûte, leurs voix harmonieuses ne tardent pas à s’élever pour chanter les vêpres, donnant ainsi à ce sanctuaire séculaire une vie dont peu de lieux sacrés peuvent se prévaloir en France. Puis l’office achevé, ils regagnent l’Académie pour un dîner au cours duquel les discussions animées et les éclats de rire succèdent au recueillement des cantiques. Les visiteurs de passage ne manquent pas d’être saisis par l’ambiance joyeuse qui règne au milieu de ces garçons aux visages francs et épanouis. Les cours de la journée, les formations musicales (entre trois et quatre heures par jour !), les séances de sport et mille autres activités ne tardent pas à faire sentir leur effet : les paupières sont lourdes pour les plus jeunes qui gagnent leurs chambres, tandis que les lycéens partent en étude avant de se coucher à leur tour.
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Mais qui sont ces garçons qui, du CM1 à la Terminale, ont choisi de rejoindre l’Académie Musicale de Liesse (AML), fondée en 2014 par Vianney Châtillon, éducateur passionné qui a plaqué une confortable situation professionnelle pour se lancer dans cette aventure aussi exaltante qu’harassante ? Derrière leurs uniformes impeccables qui ont le mérite d’araser les différences, on trouve des jeunes bien de leurs temps, avec leurs qualités et leurs défauts. L’AML n’est pas une académie de stars. Et encore moins de génies ou de surdoués. Certes, il faut présenter quelques aptitudes de base pour la pratique du chant et un goût affirmé pour la musique, mais ce que recherchent Vianney Châtillon et son équipe, c’est une envie de rejoindre l’aventure, de progresser personnellement, de découvrir l’esprit de camaraderie et bien sûr de servir Dieu par la liturgie. Et même les jeunes recrues qui pourraient manifester un certain scepticisme face aux vêpres quotidiennes (diffusées chaque jour en direct sur la page Facebook de l’AML) ne tardent pas à goûter la paix qui surgit de ce moment de prière et de beauté quotidien. Mgr Renauld de Dinechin, l’évêque de Soisson, Laon et Saint Quentin, suit ce projet avec la plus grande bienveillance. « Je suis reconnaissant de votre quête du beau, si propice à l’apostolat chrétien » disait-il récemment aux académiciens. Un encouragement de poids.
Former des hommes pour les autres
Les fruits de cette expérience sautent aux yeux. Et même aux oreilles pour commencer. Les concerts réguliers de l’Académie — en France mais aussi à l’étranger — drainent un public de plus en plus large, attiré par la réputation de cette maîtrise pas comme les autres, capable de chanter des œuvres aussi complexes que le Requiem de Duruflé ou exigeantes que le Messie de Haendel. Et si le répertoire sacré et classique est au cœur de la formation des académiciens, il faut aussi entendre les applaudissements qui concluent leurs interprétations de Toto, Supertramp ou The Alan Parsons Project dans les soirées plus festives ! Côté scolaire — point qui préoccupe parfois les parents — l’AML peut se prévaloir d’obtenir 100% de réussite au bac et d’excellents résultats au brevet des collèges. Un vrai succès rendu possible par un système d’horaires aménagés, d’emploi du temps personnalisé, d’effectifs réduits, de tutorat, d’entraide et d’émulation qui fait partie des spécificités de l’établissement. Enfin (surtout ?), c’est peut-être du point de vue humain que l’on peut observer le succès de cette maison. Si celui qui l’inspire est saint Jean Bosco, c’est peut-être une formule de saint Ignace, reprise par les établissements jésuites, qui vient à l’esprit : « former des hommes pour les autres ». L’esprit de service et de charité, la bienveillance envers les plus jeunes, l’admiration pour les anciens, la discipline librement consentie, le respect de soi-même et des autres, sont autant de valeurs qui infusent en permanence et se conjuguent avec les personnalités très différentes de ces garçons venus de toute la France et même d’ailleurs.
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Et demain ? L’un des projets prioritaires de l’Académie Musicale de Liesse est de proposer à de plus en plus de jeunes de vivre cette expérience sur laquelle ils fonderont solidement leurs vies d’adultes, que ce soit dans l’Église, leurs familles ou leurs métiers. Pour rencontrer les candidats et leurs parents, plusieurs rencontres sont prévues — prochainement à Versailles (25 janvier), Paris (26 janvier) et Rambouillet (28 mars) — afin de prendre le temps de la présentation et de l’échange. De même, plusieurs journées portes ouvertes sont prévues à Liesse (1er février, 14 mars, 16 mai et 6 juin), occasions idéales pour découvrir le projet et les lieux. Derrière l’ambition éducative se profile aussi des enjeux plus concrets, car parvenir à une taille critique permettra à l’AML d’assurer sa pérennité. Un projet de cette ampleur nécessite en effet d’importants moyens pour demeurer indépendant tout en demeurant financièrement accessible aux familles. Les dons défiscalisés, le produit des concerts, la vente de produits dérivés, sont des apports décisifs pour compléter les frais dont s’acquittent les parents, mais encore insuffisants pour donner au projet l’envergure qu’il mérite.
« La musique donne une âme à nos cœurs, des ailes à la pensée, un essor à l’imagination » disait Platon. Cette intuition vieille de près de 25 siècles, l’Académie Musicale de Liesse l’actualise chaque jour dans un esprit chrétien. Dans une société en quête de sens, l’ambition de cet établissement pour chacun de ses élèves est plus cruciale que jamais. Et s’il fallait une raison pour aller à la rencontre de ces jeunes et de leurs éducateurs, ce serait sans doute celle-ci.
Prochains concerts :
Vendredi 24 janvier – 20H30 – Église Saint-Antoine (60200 – Compiègne)
Samedi 25 janvier – 20H30 – Église Saint-Symphorien (78000 – Versailles)
Dimanche 26 janvier – 15H00 – Chapelle Notre-Dame-du-Bon-Conseil (75007 – Paris)
Mardi 11 février – 20H30 – Basilique Notre-Dame du Chêne (72300 – Vion)