Agnès est souvent représentée avec un agneau à ses pieds ou dans ses bras, elle peut porter la palme du martyre, un rameau ou une couronne d’olivier, une épée ou un poignard, sortir d’un bûcher en flamme. Elle est parfois représentée avec de très longs cheveux. Voilà qui fait beaucoup d’attributs pour une seule et même sainte… Agnès fait partie de ces saints qui disposent de nombreux attributs dès lors qu’il est question de la représenter. C’est que son histoire n’est pas si simple à retracer… S’appelait-elle seulement Agnès ? L’existence de cette très jeune romaine (13 ans, dit-on) du début du IVe siècle est connue depuis fort longtemps et son culte est attesté moins de 50 ans après sa mort. Pendant les persécutions de Dioclétien, elle fut martyre pour avoir choisi de donner sa vie au Christ. Comme son nom n’était pas certain, on l’appela « Agnès », ce qui signifie pure, intègre.
Et pourquoi tous ces attributs ? Le récit des circonstances de sa mort a varié, suivant les époques et les lieux, les sources historiques étant quasiment inexistantes. Dès les premières représentation, c’est avec la couronne de son martyre qu’elle s’avance, comme sur cette mosaïque de Ravenne, sans précision particulière sur les violences qu’elle a subies.
Son histoire ? Refusant les avances du fils du préfet, traînée dans un lieu de débauche, ses cheveux auraient alors poussé jusqu’à recouvrir entièrement son corps, mieux que des vêtements, la protégeant ainsi des regards de convoitise.
Elle a pu être jetée dans un feu ardent. Dans sa Légende Dorée, Jacques de Voragine raconte que « la flamme, se séparant en deux, brûlait la foule des païens sans toucher Agnès ».
Apasius, puisque c’était le nom du préfet qui voulait sa mort, « lui fit plonger un poignard dans la gorge : et c’est ainsi que le fiancé céleste la prit pour épouse, après l’avoir ornée de la couronne du martyre ».
Le rapprochement est parfois fait entre son prénom et « agnus », l’agneau, car elle a donné sa vie comme l’agneau de Dieu. Ce qui explique qu’elle soit souvent représentée avec un agneau.
Le jour de la Sainte-Agnès, le 21 janvier, le Pape bénit traditionnellement deux agneaux dont la laine servira à tisser le pallium des archevêques nommés dans l’année. Le pallium symbolisant l’unité avec le Pape et Rome.
Saint Ambroise, dans son livre De Virginibus, parle d’Agnès en ces termes : « voici donc dans une seule victime un double martyre de pureté et de religion ».