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Domrémy, le berceau d’une sainte

La maison natale de Jeanne d'Arc, à Domrémy.

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Gabriel Privat - publié le 05/01/20
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Le 6 janvier 1412 naissait la petite Jeanne d’Arc, dans le village lorrain de Domrémy. Cette année 2020, l’Église se souvient du centenaire de sa canonisation. Si Jeanne est le personnage historique médiéval le mieux connu, par des sources fiables et abondantes, son enfance est mystérieuse. À quoi ressemblait la terre qui vit croître en secret une si belle fleur ? Allons à Domrémy.Jeannette était une belle enfant, la joie de Jacques et Ysabeau d’Arc. Le laboureur avait tout lieu de remercier le Ciel. Dans une France ruinée par la guerre, il ne s’en tirait pas trop mal. Son village de Domrémy, qui tenait pour le roi, était au coeur des périls. Traversé par une antique voie romaine, il voyait passer les troupes des différentes armées, composées de soldats à la mine patibulaire, prompts à se payer sur le pays lorsque leurs princes ne les soldaient plus. Les mercenaires alors devenaient des routiers, et on les surnommait les écorcheurs. À peu de distance, un autre village, Maxey, tenait, lui, pour le duc de Bourgogne. En ces temps de guerre civile, garçons de Domrémy et de Maxey se battaient fréquemment, ramenant chez eux plaies et bosses. 

Une chrétienne, les pieds sur terre

Avec ses vingt hectares de terre, sa maison aux murs de pierres claires percés de fenêtres à meneaux, ses troupeaux, ses bois et ses champs, ses mandats successifs dans les magistratures du village, Jacques d’Arc faisait bonne figure. Jamais ses fils n’avaient été emmenés ou tués par la troupe, ni ses filles forcées. Jeannette grandissait avec une parfaite connaissance des maux de son temps, sachant bien ce qu’étaient Bourguignons, Anglais et Français. Mais c’était surtout une chrétienne de la campagne, conduisant les troupeaux de son père aux champs, apprenant à filer la laine avec sa mère, ayant appris par elle les rudiments de la foi et faisant ses Pâques dévotement. 


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Dans ce Moyen Âge finissant on croit encore volontiers aux fées et il y a, justement, non loin du village, un de ces arbres aux dames, où les filles vont, le printemps revenu, danser et chanter, déposer leur chapeau et se raconter des histoires d’enchantements. Plusieurs parentes de Jeannette disaient avoir vu les fées. Pour sa part, elle avait chanté avec ses amies, dansé un peu, mais vu les fées, jamais. Le merveilleux touchait son coeur, mais les pieds sur terre, elle ne croyait qu’aux vérités de la religion, enseignées par ce bon Messire Jean Nynet, curé de Domrémy.

« Au jardin de son père, sur l’heure de midi »

C’était le berceau de Jeannette. C’est là que, pour la première fois, étant au jardin de son père, sur l’heure d’un midi d’été de 1425 à la chaleur apaisée par la douce fraîcheur montant de la Meuse toute proche, la jeune fille de treize ans entendit pour la première fois les voix du Ciel qui décideraient de sa vie. Jeannette n’avait pas jeûné, elle se savait éveillée et eut grand peur. La voix la rassura. C’était saint Michel. Voix et apparitions se répétèrent par la suite. Michel archange et bonnes dames saintes Catherine et Marguerite l’entretinrent souvent des malheurs de la France. 



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Dans leur conversation, la frêle adolescente puisa la force nécessaire pour affronter toutes les oppositions, jusqu’à ce que, quittant le domaine familial, Jeannette prit la route de Vaucouleurs, place forte de France, aux derniers jours de 1428, puis celle de Chinon, au commencement de février 1429, à la rencontre du Gentil Dauphin Charles de Valois. Jeannette devenait Jeanne, la France était recueillie en de bonnes mains. 

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