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Un réveillon le 30 novembre, quelle drôle d’idée !

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Isabelle du Ché - publié le 05/12/19
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La paroisse Notre-Dame-Étoile-du-Matin, au nord-est de Toulouse est en avance cette année. Elle a choisi de faire son réveillon un mois plus tôt. Une initiative inédite, plébiscitée par tous et augurant d’une longue tradition.

La paroisse Notre-Dame-Étoile-du-Matin, au nord-est de Toulouse est en avance cette année. Elle a choisi de faire son réveillon un mois plus tôt. Une initiative inédite, plébiscitée par tous et augurant d’une longue tradition.

« Les curés font leur réveillon. Le samedi 30 novembre, venez sur votre trente et un pour fêter la nouvelle année liturgique » ! Telle était la proposition faite par le curé et le diacre de la paroisse de Montastruc-Bessière-Verfeil. En l’occurrence, il ne s’agit pas de se retrouver en famille ou entre amis, comme c’est le propre des réveillons des 24 et 31 décembre, mais plutôt de « faire revenir la foi dans le quotidien et d’avoir des temps gratuits autour d’un événement festif. Par de tels moments, nous voulons renforcer la vie fraternelle, pour que notre communauté paroissiale rayonne et attire”, précise l’abbé Arthur de Leffe, curé de la paroisse. Objectif atteint pour Marie, médecin et bénévole engagée auprès des catéchumènes : « À la sortie de la messe, on a l’habitude d’aller vers les mêmes personnes. Ici, nous avons fait le pas vers ceux qu’on ne connaissait pas et pour lesquels nous avons découvert des parcours de vie jamais imaginés ».

Réveillon 30 novembre paroisse Notre-Dame Étoile du matin

Isabelle du Ché

De fait, l’ambiance est particulièrement festive : la salle est décorée avec soin, le champagne et les petits plats confectionnés par chacun sont appréciés et le père Arthur et le diacre Aymar veillent à faire le lien entre les uns et les autres. L’ambiance est très chaleureuse. « Les paroissiens ont réellement à cœur de se retrouver entre frères. Chacun fait l’effort d’aller vers l’autre », se réjouit l’abbé Aymar. Pour Hervé, d’abord venu pour être avec sa famille, « cette soirée est un moment fort en rencontres, au gré des discussions sur la foi, la famille et la vie quotidienne ». Ce technicien dans l’informatique est d’ailleurs touché par le témoignage d’un paroissien lui faisant part de l’urgence d’être missionnaire.



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Sont aussi présents trois religieux du Burundi. Appartenant à la congrégation des frères Bene-Yozefu, ils sont au service de la paroisse depuis cinq ans. Cette soirée est pour eux l’occasion idéale de s’acclimater à une autre culture. Godefroi, jeune grand-père, apprécie ainsi ses échanges avec l’un d’eux, tout récemment ordonné. La démarche est en effet bienveillante et offre l’occasion de créer des interactions différentes. « Nous prenons le temps d’échanger en profondeur. C’était comme si nous étions entre amis, bien que nous ne les avions pas choisis », remarque-t-il. Un bon moyen de renforcer la communauté.

Après le dîner, les paroissiens se rassemblent pour un temps de prière dans l’église illuminée par de nombreuses bougies. Par des chants de louange, ils rendent grâce pour l’année écoulée. Ce temps d’intériorité permet de faire une pause dans des emplois du temps surchargés pendant ce début d’hiver où la fatigue est prégnante. L’abbé Aymar leur propose une démarche originale : écrire une lettre à la Vierge Marie pour lui confier pour l’année à venir « nos projets, nos inquiétudes, nos désirs, nos attentes, nos déceptions… ». Cette lettre, rangée soigneusement sera ouverte dans un an. Ce sera alors le moment de « constater à quel point le Seigneur accomplit de grandes choses dans nos vies », encourage-t-il.

Devant le Saint-Sacrement exposé, chacun confie, dans la paix, la nouvelle année qui commence. Pour Hervé, très engagé dans une fédération régionale de gymnastique, ce temps de prière reflète bien les deux dimensions vécues dans le sport. « En chantant tous ensemble, on est dans le collectif ; tandis qu’en s’adressant directement à Dieu dans l’adoration, on est dans l’individuel. Cette soirée festive et spirituelle permet de contrebalancer les individualismes ».


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Ce réveillon original permet-il pour autant de démarrer l’Avent autrement ? Oui, selon Marie, « c’est une façon de vivre notre foi, de nous démarquer. Ce n’est pas idiot, en tant que chrétien, de se dire que l’année commence le premier jour de l’année liturgique ». Pour le père Arthur, « on entre en résistance, en entamant l’Avent dans une espérance joyeuse. Cet événement festif permet de marquer un nouveau départ, dans l’attente du Seigneur qui vient». Et, comme un pied de nez aux traditions, « le réveillon du 31 décembre sera bientôt ringard et tellement dépassé par rapport au réveillon catholique du premier dimanche de l’Avent ! », s’exclame le jeune diacre. Une première couronnée de succès, appelée à se renouveler et, qui sait, à faire des émules ?


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