Enfants et parents attendaient sans doute avec impatience la suite de “La Reine des neiges” sorti en 2013. Six ans plus tard, au royaume d’Arendelle, Elsa et Anna ne sont pas en manque d’aventures. Après la mort de leurs parents, un grand défi leur est lancé : réparer le passé. Tous les ingrédients d’un Disney sont là, comme toujours, sans grande surprise certes, mais la recette marche toujours aussi bien.La Reine des neiges a bénéficié d’un succès inattendu au niveau international, cumulant des millions de spectateurs dans plusieurs pays. Librement inspiré du roman homonyme de l’écrivain danois Hans Christian Andersen, le dessin animé figurait encore en tête du box-office mondial pour un film d’animation avant la sortie du Roi Lion en 2019. Son succès doit certainement à un scénario où les liens fraternels sont mis à l’honneur, comme ceux de la famille. L’incitation à dépasser ses peurs et à ne pas répéter les mêmes erreurs est aussi partie prenante d’une pédagogie intelligente à l’attention des enfants.
La Reine des neiges 2 garde les mêmes lignes, mais l’intrigue a maintenant affaire à des héroïnes entrant dans l’âge adulte. Chants et candeur parsèment le film d’animation écrit par Jennifer Lee, — parfois à outrance. Le titre voulu comme successeur de “Libérée, délivrée”, chanté par Elsa, s’intitule “Dans un autre monde”. Pour l’interpréter, Charlotte Hervieux succède à Anaïs Delva. En tout, sept chansons ont été préparées, et leurs chorégraphies, soignées.
Disney préserve l’adage “famille et tradition”
Le film commence sur un retour dans le passé, au temps de l’enfance et au ton éminemment romanesque, où leur père leur parle d’une forêt enchantée dans laquelle il a vécu une expérience singulière dans sa jeunesse. La suite prend un autre tournant. Les deux filles ont grandi et l’aînée, Elsa, est devenue reine suite au décès de ses parents. Elle commence à entendre une voix indéterminée, féminine, qui se contente de souffler une mélodie. Cherchant à l’ignorer au début, cela n’est plus possible tandis que le royaume d’Arendelle est en danger, pris dans une terrible tempête. Elle se souvient des paroles de sa mère sur la rivière d’Ahtohallan, seule à connaître le passé. Le vent la pousse vers la forêt enchantée, un lieu plein de magie où vivent d’autres peuples et où ses pouvoirs sont mis à l’épreuve. Elle y apprend aussi leurs secrets.
Sa sœur Anna, forte de son caractère, lui témoigne alors son soutien inconditionnel. Olaf, le bonhomme de neige, Kristoff et son renne Sven l’accompagnent également, malgré ses recommandations. L’univers visuel participe de l’enchantement de l’intrigue. Les costumes sont toujours très soignés, inspirés du folklore traditionnel norvégien comme dans le premier volet. Pour les décors, les créateurs du dessin animé se sont également emparés de l’atmosphère des terres d’Islande et de Finlande.
Des héroïnes libres, délivrées du passé
Toutes les relations vont être malmenées, celles des deux sœurs, mais aussi celle qui existe entre Anna et Kristoff. Condamnée à demeurer dans le brouillard, la forêt enchantée est source de mystères. Les éléments de la nature, la terre, le feu, l’eau et l’air, sont les maîtres du lieu et partie prenante de l’histoire. Le petit groupe devra trouver le lien qui unit cette forêt au destin d’Arendelle, pour pouvoir le sauver. Mais les deux sœurs devront surtout se confronter au passé de leur famille pour avoir un avenir. C’est à la maturité qu’elles sont appelées. Cela suppose des doutes, des peurs à dépasser, des décisions à prendre et surtout de l’action.
L’humour d’Olaf est toujours là pour détendre l’atmosphère, Kristoff pour ajouter une touche de romantisme et de maladresse, et quelques “méchants” pour apporter un peu d’adversité. À ceci près qu’il leur faut discerner les potentiels alliés des vrais ennemis. En somme, la forêt représente la zone d’inconnu à apprivoiser et ses épreuves à surmonter, avec toutes ses difficultés. À la différence du premier film d’animation, l’intrigue gagne aussi en maturité et en complexité. Sans oublier les épisodes pleins de magie, les scènes qui en mettent plein la vue et le beau travail d’animation. “L’eau a de la mémoire” est le fil rouge de cette épopée, dans laquelle on voit l’esprit de l’eau se transformer en cheval fougueux. Et comme il est souvent ardu de donner suite à un succès, on se dit qu’assez d’eau a coulé sous les ponts pour que le charme de cette nouvelle aventure Disney opère.
La Reine des neiges 2, de Chris Buck et Jennifer Lee, avec les voix de Charlotte Hervieux et Dany Boon, le 20 novembre au cinéma.
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