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La prière pour la patrie : un trésor à redécouvrir

cierge, bougie, église
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Dieu nous a voulu dans une communauté, appelée elle-même à recevoir ses grâces pour la sanctification de tous. En nous empêchant de prier pour notre pays, ne le privons nous pas des bénédictions que Dieu aimerait lui donner ?Depuis plus d’un demi-siècle, les catholiques se sont presque interdits de prier pour leur patrie. Il y avait comme un tabou, un non-dit, qui nous empêchait de simplement dire d’une manière privée ou publique : « Seigneur, je t’en prie, bénis mon pays, envoie ton Esprit saint sur la France. » Il est vrai que le paganisme nationaliste du XIXe siècle avait rendu suspect, après les horreurs des deux guerres mondiales, toute forme d’amour de la nation. Et pourtant… fallait-il nécessairement nous interdire de prier ainsi en raison des excès qui s’expliquaient, justement, parce qu’on ne priait pas selon le Cœur de Dieu ? N’est-ce pas plutôt parce que nous avons perdu le sens de l’intercession pour les nations que nous en sommes venus à des patriotismes démoniaques ? Le démon corrompt ce qu’il y a de meilleur. Voilà pourquoi il a horreur que nous intercédions pour notre patrie. Ce type de prière, en effet, est un immense trésor de grâce qui sanctifie le monde et les intercesseurs d’une manière puissante et efficace. Voyons comment.

La prière pour la patrie sanctifie le monde

Le Bon Dieu aime répandre ses grâces sur le monde dans la mesure où nous les lui demandons. En cela, il use d’une ruse d’amour car, en voulant nous faire participer à la réalisation de son dessein bienveillant, Il nous fait participer aussi à la victoire de son Fils bien-aimé : Jésus. Il nous glorifie. Il est évident que les grâces qu’Il nous fait mériter, par notre prière, dépasse infiniment ce que nous pouvons imaginer (Ep 3, 20). Mais il est évident aussi qu’Il veut que, sous l’influence de l’Esprit saint, nous lui demandions des grâces particulières (par ex. 1Jn 5, 16). Si nous lui demandons des grâces pour une personne, Il les accordera toujours (sans pourtant obliger cette personne à recevoir cette grâce, et sans rendre nécessairement visible l’effet de notre prière). Mais si nous ne les lui demandons pas, Il attendra notre prière, ou celle d’un autre, pour les lui donner car Il veut nous associer à son œuvre d’amour.


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Il en va de même pour une nation. Si nous intercédons pour elle, nous sommes absolument sûrs de lui obtenir des grâces de guérison, de purification et de sanctification (cf. Ap 22, 2). Nous participons d’une manière très haute à sa croissance temporelle et spirituelle. Si nous n’intercédons pas pour elle… le Bon Dieu attendra avec patience qu’un nombre suffisant de ses enfants se tournent vers Lui pour accorder à ce pays les grâces dont Il veut le combler. En nous interdisant (plus ou moins consciemment), depuis un demi-siècle de prier pour la France, ne la privons nous pas de grâces que Jésus aimerait lui donner ? Et si nous prions avec persévérance pour elle, ne ferions-nous pas descendre sur elle un fleuve de miséricorde qui, actuellement, reste contenu dans son Cœur ?

La prière pour la patrie sanctifie l’intercesseur

D’autre part, il faut ajouter que la prière pour une nation est extrêmement sanctifiant. Elle accélère, me semble-t-il, la croissance spirituelle de la manière la plus haute qui soit. Elle développe la vertu d’espérance d’une manière très puissante. En effet, espérer une avalanche de grâces pour un pays qui se détourne massivement du Seigneur, n’est-ce pas espérer à la manière d’Abraham (Rm 4, 18) et de Marie durant le Samedi Saint ? Espérer alors qu’aucun signe ne semble annoncer de conversion massive, n’est-ce pas pratiquer cette vertu de la manière la plus élevée, en ne s’appuyant que sur Dieu seul ?


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Comment prier pour la patrie ?

Il n’y a rien de plus facile que de prier pour sa patrie. Pour cela, il suffit de se former une petite image intérieure de l’intention que nous portons (elle peut être très simple et neutre comme un hexagone ou autre chose) ; de la présenter au Seigneur par une parole simple : « Seigneur bénis telle nation » ou plus élaborée (comme la prière de Marcel Van) et de souvent répéter cette prière au cours de la journée : à la messe, en marchant, en récitant un chapelet, à l’oraison, devant le Saint-Sacrement ou en faisant la cuisine. Peu à peu, cette habitude deviendra comme naturelle et notre vie deviendra une intercession permanente c’est-à-dire, un Magnificat continuel pour les grâces que le Seigneur nous accorde toujours parce qu’il « se souvient de son amour et de la promesse faite à nos pères en faveur d’Abraham » (Lc 1, 54-55) pour que toutes les nations soient bénies en son nom (Gn 12, 3 et al.) et au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit (Mt 25, 19).

Appelés à être des « vivants politiques »

Devant les nombreux obstacles que nous rencontrons lorsque nous intercédons pour notre patrie, il ne semble pas téméraire de dire que le démon ne veut pas que nous priions ainsi. Il ne le veut pas parce que cette prière sanctifie les nations et sanctifie les fidèles d’une manière très efficace. Cependant, il n’a aucune puissance sur une âme qui ne s’appuie que sur les Cœurs de Jésus et de Marie. Intercédons donc, de tout notre cœur, pour nos pays. Pour la France, la Belgique, l’Espagne, l’Allemagne, la Suisse, le Sénégal, la Chine, le Chili, l’Australie, etc. Cette prière ne fera que ressaisir par la grâce une des aspirations les plus fondamentale de notre cœur humain qui est d’être un « vivant » politique, c’est-à-dire un être indissolublement lié à ses frères en humanité, et à sa communauté de vie et de destin qu’est la patrie : « Louez le Seigneur tous les peuples, fêtez-le tous les pays, son Amour envers nous s’est montré le plus fort, éternelle est la fidélité du Seigneur » (Ps 116).

Pour en savoir plus :
Ceux qui souhaitent approfondir ce thème, pourront lire la revue Carmel : Intercéder pour un peuple.

Les saints patrons des pays européens :
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