Décédée le 2 novembre 2019, Marie Laforêt a séduit plusieurs générations tant par ses interprétations artistiques que par son originalité et sa grande liberté de ton. Ses obsèques ont été célébrées le 7 novembre 2019. Dans une émission diffusée par la télévision suisse, elle se confiait sur sa foi.“Je n’aime pas le bruit. […] Mon idée première était d’être carmélite, comme quoi une chose peut en entraîner une autre”. Ces mots inattendus ont été prononcés par Marie Laforêt, décédée le 2 novembre 2019 à l’âge de 80 ans. Ses obsèques ont eu lieu ce jeudi 7 novembre à l’église Saint-Eustache (Paris), suivies d’une inhumation dans l’intimité. Au cours d’un entretien avec le journaliste suisse Jacques Huwiler, dans une émission du 21 octobre 1990, on découvre, au-delà de la brillante interprète de “Il a neigé sur yesterday” et des “Vendanges de l’amour”, et au-delà de l’actrice qui joua Marge au côté d’Alain Delon et de Maurice Ronet dans Plein soleil, une personnalité sensible où se mêlent une douce ironie et une forte spiritualité.
Une image de la religion “gentille et spirituelle”
Curieux personnage en effet que celui de Marie Laforêt, joliment surnommée “la fille aux yeux d’or” depuis son apparition dans le film La Fille aux yeux d’or (1961), inspiré d’un roman de Balzac. Et il faut dire que ses grands yeux verts aux reflets mordorés ne laissaient pas indifférents. Cette icône des années 1960 confie avoir été à l’âge de 14 ans “très impressionnée” par le style de Thérèse d’Avila et celui de saint Jean de la Croix. Elle s’était d’ailleurs à l’époque escrimée à traduire Le château intérieur de Thérèse d’Avila.
Catalane d’origine, “très flamenco de cœur”, selon ses propres mots, celle qui affirmait son “côté castagnettes et tango” résidait en Suisse, une région qu’elle décrit comme son “couvent intérieur”. Évoquant son enfance, elle dépeint la présence de la religion au sein de sa famille comme “forte et en même temps non pesante”. “Elle était légère, elle était drolatique”. L’humour de son père lui donne alors “une idée de la religion gentille et spirituelle”. Le rire frais et aérien qui accompagne ses paroles semble illustrer ce souvenir avec à-propos. Au journaliste qui lui lance, “Vous qui êtes si j’ai bien compris catholique convaincue ?”, elle répond sans ambages : “Oui… Mais je n’ai pas honte, je n’ai pas honte du tout”. Et livre une anecdote amusante : l’unique fois où elle a sablé le champagne toute seule, c’est quand elle a appris l’élection de Karol Wojtyla sur le trône de saint Pierre. “Croire me fait rire, me rend gaie, me rend libre”, a-t-elle affirmé un jour. Une formule qui illustre son appétit pour la vie et son goût de l’essentiel.
Cet article a été modifié le 08/11/2019 à 09h22.