Un magnifique documentaire sort enfin sur celui qui manque au monde entier, tant il est rare de fabriquer ces êtres aussi passionnés par la vie. Le réalisateur Ron Howard retrace le parcours incroyable de Luciano Pavarotti, le ténor à la générosité sans bornes. Derrière le chanteur d’opéra, on découvre un homme à la foi chevillée au corps. À découvrir du 6 au 10 novembre uniquement. Dans Pavarotti, le génie est éternel, le réalisateur d’Un homme d’exception (2001) et Cinderella Man (2005), retrace le parcours fabuleux de Luciano Pavarotti, à partir d’archives rares et de nombreux témoignages. « Il faisait confiance aux gens. Il pensait qu’il y avait du bon en chacun de nous, il était tout le temps heureux », se souvient sa jeune femme Nicoletta Mantovani. « Luciano était complètement conscient du fait qu’il avait reçu un don de Dieu, pas seulement sa voix, mais sa vie tout entière, c’est cela qui le motivait. » À l’écran, son charisme hors normes est toujours bien présent. Son sourire, d’abord, irradie. Son attitude dans la vie ensuite, vivant parmi les vivants.
https://youtu.be/–nnE_80EvI
L’homme au mouchoir blanc à travers le monde
Fils d’un boulanger qui aime chanter à l’église, Luciano veut très tôt l’imiter et se prend de passion pour le chant. Il commence sa vie en étant instituteur et grâce à sa mère choisit de développer son don. Il deviendra alors l’un des ténors les plus célèbres au monde. C’est extrêmement rare d’être ténor pour un homme, d’où son succès précoce. Bien plus, il a la faculté exceptionnelle de maîtriser le contre-ut, ce son qui parvient à faire vibrer les oreilles. L’opéra qui l’a réellement rendu célèbre, « La fille du régiment », en compte neuf. Il chantera ensuite les opéras les plus connus d’Italie, de Verdi à Puccini, berceau par excellence du genre. Les plus grandes salles de concerts accueillent bientôt l’homme au mouchoir blanc, habitude qu’il prend pour occuper ses mains alors qu’il n’a pas l’habitude de se représenter seul sur scène. Quand il chante, tout l’homme et son histoire montent avec lui sur scène. L’émotion du personnage est celle de Luciano ou du moins doit-elle l’être. Un spectacle que des millions de personnes veulent voir. Luciano Pavarotti est ainsi le deuxième meilleur ténor de l’histoire de l’opéra derrière Caruso.
Le documentaire raconte aussi ses amitiés, nombreuses et touchantes, avec Lady Diana par exemple que l’on voit radieuse aux côtés de Pavarotti. Une amitié qui durera notamment grâce à leur intérêt pour les œuvres caritatives. Celles ensuite avec Bono, Placido Domingo et José Carreras, ses compagnons célèbres pour une performance en trio pour Nessun Dorma et O sole mio, donc on découvre ici l’histoire.
De l’Opéra au soutien des plus faibles
Les images d’archives le montrent sur scène mais aussi dans son quotidien, entouré de sa famille, autour de laquelle il s’est également construit et épanoui. Mais à ses passions qu’il a consacré sa vie. La scène d’abord, puis les concerts caritatifs organisés à Modène, son lieu de résidence, où il invite les plus grandes stars de la chanson. Il délaisse alors de plus en plus l’opéra et sa carrière pour s’occuper de ce qui lui tient le plus à cœur : l’injustice. Centres de soins et écoles sont construits en Bosnie, au Guatemala, au Kosovo, au Tibet, au Cambodge et en Angola. Des millions de dollars sont levés pour les enfants des pays en guerre. Fervent catholique, les anecdotes ne manquent pas où sa foi en Dieu lui vaut quelques miracles. Il serait même parvenu à inspirer Bono, le chanteur du groupe U2, pour écrire Miss Sarajevo. Et de manière plus prosaïque, cela lui permettait de soutenir quiconque en avait besoin, grâce à sa foi en la vie et en Dieu, jusqu’à son cancer foudroyant en 2007.
À travers les voix de ses anciens managers, de ses filles, de sa première et de sa seconde épouse, l’homme au charisme fou se dévoile. Regarder ce documentaire, tel que l’a réalisé Ron Howard, c’est prendre part un peu à la personnalité du ténor et se forger quelques souvenirs heureux comme les autres, par substitution.
Pavarotti, le génie est éternel, de Ron Howard (2019), 1h53, du 6 au 10 novembre au cinéma.