À l’occasion de la sortie du rapport annuel du Secours catholique sur l’état de la pauvreté en France, Vincent Destival, nouveau délégué général de l’association, revient pour Aleteia sur le profil des personnes accueillies ainsi que sur les grands déterminants de la pauvreté.« Les grands déterminants de la pauvreté demeurent d’une année sur l’autre », confie à Aleteia Vincent Destival, nouveau délégué général du Secours catholique à l’occasion de la sortie du rapport annuel de l’association sur l’état de la pauvreté en France. « Les 1,4 million de personnes que nous accueillons ont des difficultés à accéder au marché du travail et se retrouvent donc de plus en plus inactives. Elles sont également en situation de précarité face à leur logement : en 2018, près d’un tiers des ménages accueillis vit en logement précaire, soit 1 point de plus qu’en 2017. Enfin ces personnes, souvent perdues dans les démarches administratives, se retrouvent en difficulté face à l’accès aux droits ».
Les femmes, mères isolées (pour 39,2%) ou âgées (pour 32,4%), sont toujours la population la plus fréquemment rencontrée par le Secours catholique (56,4%). Mais les hommes seuls restent également extrêmement fragiles : 47% des hommes rencontrés parmi les ménages français et 40% des hommes étrangers rencontrés sont des hommes seuls.
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Les tranches d’âges les plus actives (25 à 50 ans) concentrent près des deux tiers des adultes accompagnés. Bien que les plus de 60 ans restent toujours largement sous-représentés dans les accueils en comparaison de leur part dans la population générale, leur indice de fragilité augmente et traduit une précarisation continue des conditions de vie des seniors. « Il y a de moins en moins de “profil type” de la personne pauvre en France », reconnaît le délégué général. « Les formes de pauvreté sont en train de se diversifier : s’il y a une pauvreté persistante des hommes seuls et une grande vulnérabilité des familles monoparentales on constate également un vieillissement progressif d’une partie des personnes rencontrées et la précarisation croissante des jeunes adultes ».
“La question de l’accès au travail est une priorité.”
« La question de l’accès au travail est une priorité », assure encore Vincent Destival. « Mais ce travail doit permettre de vivre, et de vivre debout ! » Une personne rencontrée sur cinq ayant le droit de travailler occupe un emploi ou suit une formation, détaille le rapport. Un quart des personnes en emploi sont en CDI temps plein. « Ce type de contrat, a priori plus protecteur que les autres, ne l’est pas pour cette population de travailleurs pauvres qui viennent chercher un appui, le plus souvent pour des dépenses que leurs salaires et autres ressources ne permettent pas d’assurer », regrette Vincent Destival. À noter que le niveau de vie médian des ménages accueillis est de 535 euros en 2018, soit 15 euros de moins en euros constants par rapport à 2017. Cette baisse s’explique en partie par l’accroissement de la part de ménages ne percevant aucunes ressources et, parmi eux, des ménages sans droit au travail (étrangers).