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Vers un nouveau rite amazonien ?

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Arthur Herlin - publié le 30/10/19
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Parmi les propositions faites au pape François présentes dans le document final rendu au terme du Synode pour l’Amazonie, l’une d’elles porte sur la création d’un rite amazonien.L’Église en Amazonie – si cette proposition venait à être retenue par le pontife — pourrait ainsi bénéficier de nouvelles formes liturgiques, de son propre symbolisme ou encore d’une organisation plus adaptée.

Est-ce vraiment possible ?

De fait, ce ne serait pas le seul rite que l’Église compte en plus du rite latin, le plus commun. Dans L’Église catholique, on observe en effet 23 rites différents. Cet aspect constitue un « signe évident d’une tradition » qui, depuis les premiers siècles, “cherche à inculturer le contenu de la foi et sa célébration par un langage aussi cohérent que possible avec le mystère à exprimer” peut-on lire dans le document final (117). Dans la tradition il importe de réunir « les Églises de même portée géographique et culturelle » qui célèbrent le « mystère du Christ par des expressions particulières » : que ce soit dans « la tradition du dépôt de la foi, dans le symbolisme liturgique, dans l’organisation de la communion fraternelle, mais aussi dans la compréhension théologique des mystères et dans les diverses formes de sainteté ».



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Pourquoi un rite amazonien ? 

L’Amazonie, avec ses différentes cultures et traditions, s’est « déjà ouverte à la foi », avait observé un groupe de travail de Pères synodaux au cours du synode. Mais cette région « connaît désormais un processus important visant à sauvegarder ses propres expressions d’identité et d’appartenance ». Exprimer la foi selon les particularités de sa propre culture « enrichit le travail d’évangélisation », estimait-il encore. Il s’agit donc de répondre ici une à double exigence : d’Évangélisation d’abord, en s’adressant plus directement aux indiens et à leur spiritualité. L’exigence est aussi pastorale, il convient aussi de rendre la structure de l’Église plus conforme au contexte de vie des indigènes. La théologie catholique romaine, la langue espagnole ou portugaise, ou encore les rituels latins constituent parfois des obstacles à la compréhension de la foi et à l’élévation des fidèles amazoniens. Mais ce nouveau rite pourrait aussi avoir une toute autre utilité. Selon un cardinal présent à Rome et intime du pape François, interrogé par I.MEDIA, cette mesure pourrait aussi constituer le cadre nécessaire pour mettre sur pied les fameuses ordinations des viri probati — les hommes mariés d’âge murs. Cette proposition figure également dans le document final remis au Souverain pontife.

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Antoine Mekary | ALETEIA



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Quelle forme pourrait prendre ce rite ?

« Nous devons donner une réponse authentiquement catholique à la demande des communautés amazoniennes d’adapter la liturgie en valorisant la vision du monde, les traditions, les symboles et les rites originaux qui inclut des dimensions transcendantes, communautaires et écologiques », avancent les Père synodaux. Il est donc selon eux nécessaire que l’Église, « dans son inlassable travail d’évangélisation », œuvre pour que le processus d’inculturation de la foi s’exprime « dans les formes les plus cohérentes » pour les indiens. La spiritualité catholique doit être pensée dans les régions amazoniennes afin qu’elle soit célébrée et vécue selon « les langues propres des peuples amazoniens ». Il ne serait donc pas exclu d’assister à l’avenir à des célébrations teintées de spiritualités autochtones. Les vêtements liturgiques, les chants, mais aussi la langue utilisée pourraient être imprégnés de cultures amazoniennes.

Comment le mettre en place ?

Le document final propose de former des comités pour la traduction et la rédaction des textes bibliques et liturgiques dans les langues de différents lieux, avec les « moyens nécessaires », tout « en préservant le matériel des sacrements et en les adaptant à la forme, sans perdre de vue l’essentiel ». Les premiers changements pourraient concerner la musique et le chant. Est également suggérée la mise en place d’une commission compétente capable « d’étudier et de dialoguer selon les coutumes des peuples ancestraux ».



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