La bibliothèque apostolique du Vatican, l’une des plus importantes bibliothèques du monde, a mis en ligne les joyaux de sa collection de manuscrits. Parmi eux, le célèbre Codex Vaticanus gardé secret pendant des siècles.Jalousement conservé pendant des centaines d’années et inaccessible pendant des siècles même aux éminents chercheurs, le Codex Vaticanus, plus ancien manuscrit connu de l’Ancien et du Nouveau Testament, daté du IVᵉ siècle, est désormais consultable en ligne par tous les curieux et les chercheurs de Dieu. Grâce à une nouvelle plateforme spécialisée dans la numérisation, ce document recensé depuis 1475 dans la bibliothèque des papes est désormais à portée de clics, quelques années après sa numérisation pour les chercheurs. Annoncée le 17 octobre, cette mise en ligne est le fruit de trois ans de recherches et d’expérimentation, en collaboration avec l’Université de Stanford, comme le rapporte Vatican News. Concrètement, la nouvelle plateforme propose des outils d’analyse de contenu, ainsi qu’un classement thématique des livres. Il s’agit au total de 244 manuscrits et de plus de 26.000 annotations telles que des transcriptions, des commentaires, des analyses comparatives de textes et d’images.
Un trésor gardé secret
Le Codex Vaticanus est l’un des plus grands trésors écrits au monde. Composé de 759 feuilles, ce document sur vélin (plus fin que le parchemin ordinaire) est en écriture grecque onciale écrites sur trois colonnes. Ce trésor constitue le plus ancien manuscrit connu qui transmette le texte presque complet de l’Ancien et du Nouveau Testament.
Lire aussi :
Carton plein pour la Bible en manga
Cependant ce joyaux inestimable est resté caché au cœur du Vatican pendant des centaines d’années. Il était même inaccessible aux exégètes les plus éminents. Il a fallu attendre 1809 pour qu’il soit exposé à Paris, du temps du pape Pie VII. Lors du Concile Vatican II, un fac-similé complet du Nouveau Testament a été publié, tandis que celui de tout le manuscrit a été rendu accessible seulement à l’aube du troisième millénaire.
Un document biblique majeur
Sa mise en ligne est une bonne nouvelle pour les traducteurs et les biblistes dont la difficulté consiste à trouver des manuscrits qui transmettent de manière fiable les écrits originaux. Au fil des siècles, des erreurs de copistes se sont glissées dans le texte de la Bible. On imagine l’impatience des spécialistes à l’idée de pouvoir enfin se pencher sur le Codex Vaticanus, un manuscrit en langue grecque qui remonte au IVe siècle… autrement dit moins de 300 ans après la fin de la rédaction de la Bible elle-même !
Selon l’ouvrage de référence The Oxford Illustrated History of the Bible, le plus ancien manuscrit de la Bible “témoigne d’une grande cohérence orthographique et d’une copie méticuleuse, d’où la qualité du texte reproduit, fruit d’une tradition experte en matière de copie.”