Si la cité de Laqish (ou Lakish) demeure bien moins connue de nos jours que Jérusalem, elle fut pourtant l’une des forteresses les plus puissantes du royaume de Juda. C’est en raison de sa position stratégique et de ses importantes défenses que l’Ancien Testament rapporte dans le détail toutes les tentatives pour s’en emparer jusqu’à sa prise en 701 av. J.-C. par l’envahisseur assyrien. Les rois Roboam, Asa, Josaphat sans oublier Ézéchias ont présidé à sa destinée, ainsi que le relate longuement la Bible…C’est un sentiment de puissance qui devait saisir tout visiteur abordant le site de Laqish, cette cité installée sur un éperon rocheux dominant toute la plaine côtière entre Gaza et Hébron, à 45 km environ au sud-ouest de Jérusalem. Avant que le royaume de Juda ne s’y établisse, c’était déjà une ville prospère et puissante ; peuplée principalement de Cananéens, elle était dominée par l’Égypte. En ses murs, les archéologues ont retrouvé des figurines de divinités évoquant le polythéisme qui régnait à cette époque jusqu’à l’arrivée du peuple d’Israël sous la conduite de Josué comme le rappelle l’Ancien Testament : « Josué, avec tout Israël, passa de Libna à Lakish ; il l’assiégea et la combattit. Le Seigneur livra Lakish aux mains d’Israël, qui s’en empara le second jour, la passa au fil de l’épée avec toutes les personnes qui s’y trouvaient, tout comme à Libna ». Ainsi, commence l’histoire biblique de Laqish…
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Une puissante cité cananéenne
De par sa position stratégique, il était aisé de contrôler à partir des hauteurs de Laqish non seulement le passage des Philistins, mais aussi de prévenir toute menace venant d’Égypte. Aussi est-ce en ce lieu de toute puissance que s’établit Roboam. Le deuxième Livre des Chroniques de la Bible rapporte que Roboam construisit en Juda de nombreuses villes fortes, dont Laqish ; « il les fortifia puissamment et y plaça des gouverneurs ainsi que des dépôts de vivres, d’huile et de vin. Dans chacune de ces villes, il y avait des boucliers et des lances. Il rendit ces villes extrêmement fortes, et il eut pour lui Juda et Benjamin ». Les fondations de puissantes fortifications entourant le tell, le monticule même de Laqish, dégagées lors de fouilles laissent assez bien imaginer l’importance de cette cité située dans le royaume de Juda, et venant par cette puissance juste après Jérusalem en prestige. Aussi, Roboam ne sera-t-il pas le seul à faire ce choix stratégique pour Laqish, et les récits bibliques précisent qu’Asa, puis Josaphat et, bien sûr, Ézéchias s’installeront et régneront également depuis ce promontoire.
La chute de Laqish
Mais cette prospérité n’eut qu’un temps… En effet, alors que le roi de Juda Ezéchias était dans la quatorzième année de son règne, l’envahisseur assyrien mené par le roi Sennakérib, monta contre toutes les villes fortifiées de Juda, les combattit et s’empara de cette prospère citée de Laqish. La Bible explique que « cela arriva parce qu’ils n’avaient pas écouté la voix du Seigneur leur Dieu, parce qu’ils avaient transgressé son Alliance, tout ce que Moïse, serviteur du Seigneur, avait prescrit. Ils n’avaient pas écouté et ils n’avaient rien mis en pratique ». Le sort réservé à Laqish est encore de nos jours gravé sur les fresques du palais de Ninive qui rappellent avec une minutie impressionnante le siège, l’assaut et la destruction de la forteresse par les Assyriens. Il est également possible de voir la monumentale rampe érigée par les Assyriens, longue de 60 mètres pour atteindre les murailles des fortifications et actionner les béliers pour l’effondrer.
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Afin d’éviter que Jérusalem ne subisse le même sort, le deuxième Livre des Rois relate qu’« Ézékias, roi de Juda, envoya ce message au roi d’Assour, à Lakish : « J’ai commis une faute. Détourne-toi de moi ; l’impôt que tu me fixeras, je l’apporterai. » Le roi d’Assour exigea alors du roi de Juda trois cents talents d’argent et trente talents d’or pour épargner Jérusalem. Ézékias remit tout l’argent qui se trouvait alors dans la maison du Seigneur, mais cela ne suffit cependant pas à calmer les velléités et la volonté de conquête de l’envahisseur, Jérusalem était menacée…
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