Un tableau expertisé comme étant une œuvre du peintre italien Cimabue a été découvert dans une maison de Compiègne (Oise), a révélé le cabinet Turquin. Représentant « Le Christ moqué », ce tableau, qui sera mis en vente le 27 octobre prochain, est probablement l’un des éléments d’un polyptyque de 1280 composés de huit panneaux mettant en scènes la Passion.C’est un Jésus entouré d’une foule hostile, composée d’hommes à l’expression hargneuse et grimaçante, qui est représenté sur le tableau que vient d’expertiser le cabinet Turquin comme étant une œuvre du grand peintre primitif italien Cimabue. « Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau de pourpre, et lui remirent ses vêtements. Puis, de là, ils l’emmènent pour le crucifier », peut-on lire dans la Passion selon saint Marc.
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De petite taille (25,8 cm sur 20,3 cm), cette peinture à l’œuf et fond d’or sur panneau de peuplier est très probablement l’un des éléments d’un polyptyque de 1280 dans lequel étaient représentés sur huit panneaux de taille semblable des scènes de la Passion du Christ. Deux des scènes de ce diptyque étaient connues à ce jour : La Flagellation du Christ (Frick Collection, New York) et La Vierge à l’enfant, trônant et entourée de deux anges (National Gallery, Londres).
Un tableau estimé entre 4 et 6 millions d’euros
C’est une vieille dame qui l’a signalé à l’hôtel des ventes Actéon de Compiègne et qui l’a fait expertiser par Turquin. Le tableau était accroché entre le salon et la cuisine de sa maison, et la famille avait toujours pensé qu’il s’agissait d’une simple icône. Estimé entre quatre et six millions d’euros, ce tableau sera mis en vente à Senlis le 27 octobre prochain.
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De son vrai nom Ceno Di Pepo, Cimabue (1272-1302) est l’une des plus grandes figures de la pré-Renaissance. On lui connaît tout au plus onze œuvres exécutées sur bois dont aucune n’est signée. Influencé par l’esprit franciscain, Cimabue fait évoluer la peinture byzantine en rompant avec son formalisme et en introduisant des éléments de l’art gothiques comme le réalisme des expressions des personnages. Il propose un traitement plus réaliste des sujets de ses œuvres, donnant une âme à ses personnages faisant ainsi de lui le précurseur du réalisme de la Renaissance florentine.