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Ces jeunes qui donnent à leurs visites guidées un supplément d’âme

Une des guides parisiennes du réseau Pierres Vivantes accompagne des visiteurs lors d'une visite à l'église Saint-Séverin à Paris.

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Caroline Becker - publié le 20/09/19
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Plus que de simples pierres millénaires, les églises sont des pierres vivantes. Des pierres qui parlent de Dieu. Pour concilier leur soif d’annoncer l’Évangile et leur amour de l’art, des jeunes Parisiens appartenant au réseau européen “Pierres vivantes”, proposent chaque mois des visites d’églises afin de révéler le lien entre les œuvres d’art et la foi.Ils sont une petite dizaine, chaque premier samedi du mois, à déambuler sous les voûtes de l’église Saint-Séverin à Paris. Vêtus d’une écharpe rouge, quelques jeunes viennent aborder, avec sourire et discrétion, les passants qui franchissent le pas de l’une des plus belles églises du quartier latin.


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Qui sont-ils ? Des guides, des missionnaires ? En réalité, c’est tout à la fois. Ces jeunes, souvent encore étudiants, sont animés par deux choses : leur foi et leur amour du patrimoine chrétien. Almudena, qui coordonne le petite groupe parisien, raconte : “Nous sommes une petite équipe de jeunes appartenant au réseau européen “Pierres vivantes”. Ce réseau, né à la base en Italie, a pour objectif de faire découvrir la profondeur spirituelle de l’art chrétien et la beauté de la foi.” Une mission belle et difficile, car il faut savoir susciter l’intérêt du public sans être accusé de prosélytisme. “Quand on parle d’évangélisation, on pense souvent à évangéliser “à l’extérieur””, explique Almudena. “En réalité, il faut commencer au cœur de nos églises car ce sont d’importants lieux de passage.”

Et c’est là toute la particularité des visites “Pierres Vivantes”. Aller au-delà d’une simple description artistique et historique de l’édifice et prendre pour prétexte ces pierres pour annoncer l’Évangile. Car derrière chaque motif, chaque statue, c’est le message biblique qui est annoncé. Dans une époque où la culture religieuse est de moins en moins présente, ces jeunes de 18 à 35 ans ont à cœur de rappeler aux visiteurs que ces édifices ne doivent pas être réduits à de simples prouesses artistiques mais qu’ils reflètent la volonté des bâtisseurs de transmettre la parole de Dieu.

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Le groupe parisien du réseau Pierres Vivantes réuni dans l'église Saint-Séverin à Paris.

“La particularité de nos visites est qu’elles sont fondées sur la prière”, explique la coordinatrice. “Avant de commencer, nous prenons un temps de prière pour confier à Dieu notre démarche et les gens que nous allons rencontrer.” Si les visites démarrent à partir de 14h30, les jeunes ne se mettent pas la pression. Pas question de rentabiliser l’après-midi en enchaînant le plus de visites possibles. “Il n’y a pas de durée fixée, nous nous adaptons aux gens que nous croisons”, explique-t-elle. Et les rencontres sont variées. Il y a les habitués, qui refusent les visites parce qu’ils connaissent bien l’édifice, les visiteurs sceptiques qui déclarent que “ce n’est pas pour eux”. Enfin, les curieux, croyants ou non, qui apprécient l’enthousiasme et la démarche de ces bénévoles. “Parfois la discussion s’ouvre et se prolonge sur d’autres sujets. On s’adapte continuellement à nos interlocuteurs.” À la fin, temps de prière ou remise d’une intention particulière sont proposés mais sans jamais insister.



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Aline, jeune étudiante qui a assisté au week-end “Pierres Vivantes” à la découverte d’églises parisiennes — organisé le 14 et 15 septembre dernier en amont des Journées du patrimoine —, témoigne de la richesse de ces visites. “C’est la première fois que j’assiste à une visite “Pierres Vivantes” et j’en suis ressortie toute bouleversée”, confie-t-elle. “Les guides sont habités par ce qu’ils racontent et sont très ouverts à l’échange. J’ai été transportée par la visite des vitraux de la Sainte-Chapelle, je ne m’attendais pas à être autant émue”, ajoute-elle. “Je ne suis pas croyante mais ma spiritualité se développe petit à petit. Ces visites contribuent à cette démarche de foi dans laquelle je me situe”, conclue-t-elle.

Alice, qui a également assisté à ce week-end, est une habituée des églises. C’est la première fois qu’elle assistait à des visites “Pierres Vivantes” et salue la démarche : “Ce regard spirituel sur l’art chrétien est important. L’art est un moyen d’atteindre notre foi. On a l’habitude d’entendre davantage des discours scientifiques sur l’art sacré alors, qu’à mon sens, on ne peut pas l’approcher sans ce regard chrétien. N’oublions pas que les artistes qui ont réalisé ces œuvres étaient habités par quelque choses de plus grand”. À la fin des visites, c’est le même rituel. Les guides concluent cette journée comme ils l’ont commencé. Dans un moment de prière personnel, pour continuer à porter le visage des visiteurs qu’ils ont croisés et confier à Dieu ces rencontres.


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