Dès la rentrée 2019, un cursus inédit intégrera l’Université de Lausanne (UNIL) sous la houlette des Facultés de médecine et de théologie : Santé, médecine et spiritualité. Il a pour but de sensibiliser le personnel soignant et accompagnant à la question spirituelle. Cette innovation répond davantage à une demande du public qu’au corps médical lui-même.Au début du serment d’Hippocrate, les médecins prononcent cette promesse : “Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux”, puis plus loin, “je ferai tout pour soulager les souffrances”. Sans doute cette partie du serment fait-elle particulièrement écho à l’initiative de l’UNIL.
L’impact positif de la spiritualité sur la santé
En effet, Jacques Besson, le président du comité scientifique du cursus, sait parfaitement que “plusieurs études épidémiologiques solides montrent l’impact positif de la spiritualité sur la santé physique et mentale” rapportait le quotidien romand 24 heures, le 5 août dernier. Également ancien chef du service de psychiatrie communautaire du Centre hospitalier universitaire vaudois, il “plaide depuis des années pour une plus grande sensibilisation des soignants à la dimension spirituelle dans leur travail”. À ce titre, il invoque le résultat d’une étude américaine qui démontre la demande du public en la matière : “80% des patients souhaiteraient pouvoir parler de spiritualité avec leur médecin, tandis que 80% des médecins y sont opposés”. La formation continue proposée sur deux ans compte bien combler ces lacunes côté personnel soignant, souvent à l’origine de cette indifférence au fait spirituel.
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Un défi porteur de sens
Ainsi, la formation est ouverte à tous les professionnels impliqués dans la prise en soin. C’est-à-dire aussi bien aumôniers, médecins, infirmiers, psychologues, accompagnants spirituels, agents pastoraux que travailleurs sociaux. Cette nouveauté en Suisse est perçue comme un véritable défi de la part de ses initiateurs, tant à l’encontre du personnel soignant qu’aux personnes en souffrance, pour qui la spiritualité pourrait être d’une grande aide, et pas seulement en fin de vie. Pour Jacques Besson, il s’agit “de faire se rencontrer deux univers qui ne se parlent pas forcément et qui ont pourtant beaucoup à se dire”.
Rappelons que la Suisse fait partie des six pays à avoir légalisé l’euthanasie et le suicide médicalement assisté, et que l’absence de sens peut être à l’origine d’un mal de vivre ou d’un symptôme d’ordre psychiatrique. D’ailleurs, dans une perspective plus clinique, le responsable de la formation a pu observer “qu’en psychiatrie, le fait de pouvoir donner un sens à la pathologie permet une amélioration de la qualité de vie, voire un rétablissement plus rapide”.
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