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Au temps de la rentrée, être et durer

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François Bert - publié le 07/09/19
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Comme en montagne, à l’heure où reprend l’ascension, l’urgence est de garder son calme. Conseils pour aborder la rentrée dans la sérénité, pour tenir la distance avec « l’intelligence de la trajectoire ».

La rentrée s’avance, de son pas de velours, et si les souvenirs nous retiennent encore en quelque lieu léger de soleil ou de sable, il faut l’admettre : le travail revient à nous comme un lourd harnachement. En quoi la perspective nous pèse-t-elle tant, si notre emploi est bon : la fin de la paresse, le cadre, l’environnement ? Ou peut-être, plus profondément, le bousculement de notre rapport au temps ?

Les vacances, dépaysantes, entraînent les plus têtus à lâcher prise pour cause de torpeur générale et nous font glisser vers une part d’abandon, du moins d’accueil d’un regain de vie dans l’essoufflement des programmes. Elles font capituler l’obstiné de la tondeuse face aux poussées têtues du jardin : le gazon triomphant se fait hirsute, autant que la barbe et le cheveu. Les vacances donnent à la vie sauvage la primeur sur les plans parfaits. Elles marient le « faire » à l’«être » et l’arrivée des plans nouveaux fait légitimement craindre leur divorce.

Le calme va plus vite, et surtout plus loin

Comme en montagne, à l’heure où reprend l’ascension, l’urgence est de garder son calme. Celui qui court explose, celui qui marche dure. Le pas lent sait bien que l’effort le rejoint, le pas agité se convainc qu’il est plein, en vain, car il devient crampe. L’engourdissement des vacances est un allié à ménager, car c’est lentement qu’il faut partir pour viser loin.

Écouter

La vie opérationnelle est un concentré de choses qui bougent. Parvenir à son objectif, c’est savoir les absorber : variations du marché, aléas humain, mise en concert des talents et des moyens. Comme pour une tête de pont avant la percée, il faut savoir concentrer ses efforts à l’endroit qui semble juste à l’instant T. Puis, ce pas fait, se concentrer sur l’étape à venir et recommencer.

Se taire

La suractivité nous menace chaque fois que nous ne savons pas trier. Notre monde est agité et la tentation est grande de le suivre sur chacune de ses émotions, sur chaque velléité d’idée ou de projet. Tout cela se discerne et, pour écouter l’évidence, il faut se taire souvent. Ainsi l’on gagne du temps à ne pas se disperser et l’on donne à ses interventions un poids d’autorité.

Intelligence de trajectoire

Se taire est d’autant plus nécessaire quand on songe à l’objet même de l’action managériale et de la vie professionnelle qu’elle permet : créer des trajectoires durables plutôt que des points concentrés. Et, c’est une évidence pourtant aussitôt piétinée, on n’est légitime à gouverner que si l’on sait maintenir son effort et surtout sa fécondité dans la durée. On fait vivre ainsi la quête du sommet en lui donnant, col après col, un débouché.

Tout résumé, voici les ingrédients d’une longue avancée : ne pas se presser mais se laisser rattraper par la montée, discerner les étapes en écoutant l’évidence du col où rassembler les volontés, se taire dans la cordée pour imaginer, sentir et observer les futures montées, donner du rythme et cadencer sans s’époumoner, bref, en trois mots chers aux troupes aéroportées : être et durer.

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