Les tout premiers mots du pape François au Mozambique, le 5 septembre dernier, ont été réservés aux victimes des cyclones Idai et Kenneth, qui se sont respectivement abattus sur le Mozambique en mars et en avril dernier.Il est 9h30 précises lorsque le pape François quitte la nonciature apostolique de Maputo, où il loge le temps de son séjour au Mozambique. Arrivé la veille au soir, soit le 4 septembre, François entame une visite de trois jours dans un pays qui, tout récemment, n’a pas été épargné par les catastrophes naturelles.
Une voiture le conduit au palais de Ponta Vermelha, la résidence présidentielle. Cela fait plus de quatre ans que Filipe Jacinto Nyusi, ingénieur de formation et ancien ministre de la Défense, a été porté aux plus hautes responsabilités politiques de son pays. Le trajet ne dure pas plus de dix minutes. Le temps pour le Pape de mesurer la grande ferveur du peuple à qui il rend visite : de part et d’autre de la route, des centaines de fidèles l’acclament joyeusement.
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Au palais présidentiel aussi, l’accueil est chaleureux. C’est par une chaude poignée de main que le chef d’État mozambicain, accompagné de son épouse, salue personnellement le souverain pontife à la sortie de sa voiture. La dernière fois que les deux hommes s’étaient vus, c’était l’année dernière au Vatican. Après un discret tête-à-tête, le pontife argentin et le président mozambicain finissent par arriver dans une salle où les attend un parterre composé d’autorités, de diplomates et de représentants de la société civile.
Des rafales de vent de plus de 200 km/h
“Je veux que mes premières paroles de proximité et de solidarité soient réservées à tous ceux sur qui se sont récemment abattus les cyclones Idai et Kenneth”, déclare d’emblée le successeur de Pierre. Ces derniers mois, l’océan Indien n’a pas été épargné par d’intenses cyclones venus terminer leurs courses à l’intérieur des terres. Puissants, violents et finalement meurtriers, les deux plus importants sont ceux qu’a cités le pape François.
Idai s’est formé sur la côte Est du Mozambique avant de venir dévaster de nombreuses zones dans le pays. Rien ne pouvait arrêter ces rafales de vent qui se sont parfois abattus à plus de 200 km/h ! Pas moins de mille personnes y ont laissé la vie. Sans parler des dégâts matériels, évalués par la suite à près de deux milliards de dollars.
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“Les conséquences dévastatrices continuent à peser sur de nombreuses familles, en particulier dans les endroits où la reconstruction n’a pas encore eu lieu, et qui nécessite une attention particulière”, soutient encore l’évêque de Rome devant les responsables mozambicains. En mars dernier, ce dernier s’était d’ailleurs empressé de faire parvenir une aide d’urgence destinée au secours des victimes : pas moins de 150.000 euros, versés par l’intermédiaire du Dicastère pour le service du développement humain intégral.
Un mois plus tard, c’était au tour du cyclone Kenneth de venir répandre sa fureur dans le pays. Au moins 50 personnes y ont perdu la vie et quelque 280 autres ont été blessées. Sans parler, une fois encore, des ravages sur le terrain : tant les habitations que les cultures ont fait les frais de cette catastrophe naturelle.
La douleur du pape François
“Malheureusement, déplore le pape François lors de ce même discours, je ne pourrai pas m’adresser personnellement à vous”, les victimes de ces deux malédictions. Cependant, poursuit-il, “je tiens à ce que vous sachiez que je partage votre angoisse, votre douleur et également l’engagement de la communauté catholique face à une situation aussi difficile”.
Parmi les conséquences les plus sévères, les organismes qui agissent sur le terrain ont notamment souligné le besoin urgent de fournir de l’eau potable aux habitants de la région. Sans cela, c’est l’assurance que vont se développer à une vitesse record les maladies comme le choléra, le paludisme ou encore la fièvre typhoïde.
“Au milieu de la catastrophe et de la désolation”, assure encore le 266e pape, “je demande à la Providence que ne manquent pas la sollicitude de tous les acteurs civils et sociaux”. Ceux-ci, encourage-t-il finalement, doivent placer la personne au centre. C’est ainsi qu’ils seront en mesure de s’attaquer à la reconstruction, ô combien nécessaire au pays.
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