Le pape François devrait prononcer des paroles fortes en faveur de la dignité de la personne humaine et contre l’injustice sociale, au cours de son voyage sur les bords de l’océan Indien du 4 au 10 septembre 2019. C’est ce qu’a affirmé le missionnaire Pedro Opeka, fondateur d’un centre que le souverain pontife visitera pendant son voyage.Après une première étape au Mozambique, le successeur de Pierre arrivera à Madagascar le 6 septembre prochain. Le surlendemain, 8 septembre, il visitera la “ville de l’amitié” d’Akamasoa, fondée par le père argentin Pedro Opeka. L’objectif de cette structure est de venir en aide aux défavorisés à travers le travail et la responsabilisation personnelle.
À cette occasion, le souverain pontife prononcera devant des milliers d’ouvriers une “parole claire sur la dignité de la personne humaine qui ne mérite pas la pauvreté”, affirme le père Opeka. En présence du président du pays, le successeur de Pierre évoquera la “lutte contre la corruption, l’injustice sociale”, et l’importance du “partage des biens”. Selon le prêtre qui partage la nationalité du Pape, ce dernier va enfin “encourager les Églises à être en première file pour sortir le pays de cette extrême pauvreté”.
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Ce discours aura à Madagascar une résonance particulière, puisque l’île se retrouve à la cinquième place au classement des pays les plus pauvres au monde, derrière quatre autres États africains. Le taux de pauvreté y est en effet extrêmement élevé, avec environ les trois-quarts de la population vivant avec moins d’1,90 dollar par jour.
La pauvreté peut être “éradiquée”
Sur place, décrit le missionnaire, le primat d’Italie sera reçu par quelque 10.000 personnes “qui vont chanter et crier”, assure le père Opeka. Le Pape sera en particulier accueilli par des enfants et le missionnaire prononcera une parole de bienvenue. “Je vais mettre l’accent sur la pauvreté, la défense des enfants, des femmes”, promet-il. Il compte également insister sur le besoin de dépasser la fatalité : “Nous avons démontré que la pauvreté peut être réduite, voire éradiquée”.
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La venue du pape François “tombe à pic puisque nous fêtons dans la même période les 30 ans de la fondation de l’œuvre humanitaire d’Akamasoa”, s’est félicité le père Opeka. Lorsqu’il était arrivé en 1989, le missionnaire avait traversé une décharge. “C’était l’enfer ! Imaginer voir aujourd’hui le Pape, c’était impensable”. “Il ne verra pas ce que j’ai vu, mais je suis heureux qu’il voit 30 ans plus tard le résultat de notre travail”. Selon l’Argentin, c’est le Pape lui-même qui a exprimé le désir de visiter Akamasoa.
Une cathédrale en profondeur
Au cours de cette visite d’une heure, le chef de L’Église catholique découvrira le lieu où le prêtre missionnaire célèbre la messe tous les dimanches avec des milliers de fidèles : un ancien stade de basket reconverti. Il sera alors reçu par tous les jeunes pendant 25 minutes avant de rejoindre à 800 mètres de là, une carrière de granite active avoisinant les deux hectares et faisant plus 20 mètres de profondeur, appelée la “cathédrale”. Un autel a été installé en son cœur pour y célébrer la messe lors des grandes fêtes.
Pour des raisons de sécurité, le Pape restera à la surface près d’une grande statue du Christ où tous les ouvriers de la carrière seront réunis pour l’accueillir. “Il sera à côté d’une forêt que nous avons plantée au dessus de Tananarive et d’où l’on bénéficie d’une vue sur toute la ville” et d’où le Pape la bénira. C’est aussi à ce moment que le pontife livrera son discours sur la lutte contre la pauvreté.
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