COMMENT PRIER EN VACANCES (5/5). Durant les vacances nous prenons souvent des résolutions : une heure d’oraison chaque matin, une halte dans chaque chapelle croisée, un pavé spi à lire sur la plage… Pourtant, Dieu reste silencieux et discret pendant les vacances. Et s’il suffisait de laisser de côté ses résolutions et ouvrir tout simplement les portes de son cœur à Dieu ? Seigneur, je ne sais pas prier. Je n’y arrive pas. Chaque année, tu le sais, c’est la même chose. Au début des vacances d’été, j’ai une poussée mystique. Enivrée par avance de ces trois longues semaines de liberté, du souffle chaud des alizés et des paysages de carte postale, je sens mon âme se dilater et je me dis, c’est décidé, je vais prier ! Je cale donc un pavé spi de trois cents pages entre mes maillots de bain et mes tongs, je prévois une heure d’oraison chaque matin et une halte dans chaque chapelle que je croiserai.
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Puis c’est la cata – annoncée : le pavé me tombe des mains – littéralement, pour finir sa course dans la piscine. Fichue gravité ! Je me réveille chaque jour à midi, pile pour l’apéro suivi du déjeuner, de la sieste, puis de la plage, d’un nouvel apéro, du dîner et de la soirée entre potes. Caramba, encore raté ! Et, c’est bizarre, c’est comme si les chapelles rentraient sous terre à mon approche, je n’en croise aucune… Franchement, Seigneur, ce n’est pas de ma faute !
Et voilà, c’est la fin de l’été, la fin des vacances, la rentrée, et je n’ai pas prié. De toute façon, l’oraison, c’est réservé aux mystiques, non ? Aux religieux qui y ont consacré leur vie, aux saints, à ces grands phares de la vie spirituelle. Moi, Seigneur, tu le sais : je n’ai pas un tempérament de contemplatif. Je fais partie de ces petites loupiotes qui clignotent par intermittence, pas même capables d’éclairer un cagibi en entier.
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Note que ce n’est pas l’envie qui me manque. Je sens que j’ai besoin de silence, de débrancher de ces écrans omniprésents… que j’ai beaucoup de choses à dire… J’aimerais bien être brûlée de ton amour, être un feu qui éclaire le monde. Mais comment faire ? Comment passer de loupiote à feu ? Il y a des niveaux, comme dans un jeu vidéo ? C’est ça qui serait bien ! Je vais peut-être commencer par t’ouvrir la porte de mon cœur… Hum, excuse-moi, ce n’est pas très jojo là-dedans. Viens me donner ta lumière, Seigneur !