Condamné en mars dernier à six ans de prison pour agressions sexuelles sur mineurs, le cardinal australien George Pell a vu son recours en appel rejeté par la justice de son pays ce mercredi 21 août.La justice australienne a annoncé ce 21 août 2019 avoir rejeté le recours en appel du cardinal George Pell, ancien préfet du Secrétariat pour l’économie, confirmant ainsi la peine de six ans de prison du prélat pour agressions sexuelles sur mineurs. Le cardinal George Pell est « évidemment déçu » du rejet de son recours en appel, a déclaré son porte-parole. « Toutefois, son équipe juridique va examiner attentivement le jugement » afin de décider un éventuel recours spécial devant la Haute Cour d’Australie, plus haute juridiction du pays-continent. D’autant plus, souligne le porte-parole, que les juges ne sont pas parvenus à l’unanimité, l’un d’entre eux estimant qu’il y avait une « possibilité significative » que le haut prélat soit innocent.
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Pour mémoire, après un procès à la fin de l’année 2018, un verdict de culpabilité pour agressions sexuelles avait été publié à l’encontre du cardinal Pell le 26 février. Le lendemain, le haut prélat était incarcéré à l’issue d’une audience tandis que l’annonce de la peine était repoussée à une audience ultérieure, fixée au 13 mars. Au cours de cette dernière, le cardinal avait ensuite été condamné à six ans de prison.
Un « temps très difficile » pour les survivants d’agressions sexuelles
Ses avocats avaient immédiatement annoncé leur intention de faire appel. Étudié début juin par un collège de trois juges professionnels, ce recours a été rejeté même si l’un des trois magistrats a considéré qu’il y avait une « possibilité significative » que le haut prélat soit innocent. Avant l’annonce de cette décision, les représentants du cardinal australien avaient assuré qu’ils ne multiplieraient pas les procédures en cas de rejet. Il pourra demander une libération conditionnelle au bout de 3 ans et 8 mois, c’est-à-dire en octobre 2022.
Matteo Bruni, nouveau directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a réagi quelques heures après la lecture de ce verdict. Le Vatican « prend acte » de cette décision et réaffirme son « respect » des autorités judiciaires australiennes, a-t-il affirmé. Toutefois, « dans l’attente de connaitre les éventuels développements ultérieurs », il a rappelé que le cardinal Pell « a toujours répété son innocence ». Matteo Bruni a ainsi souligné la possibilité de recours devant la Haute Cour d’Australie. À la suite de cette annonce, les évêques australiens ont annoncé qu’ils prenaient également acte de cette décision tout en soulignant que pour les évêques, cela a été un « temps très difficile » pour les survivants d’agressions sexuelles et ils « réalisent leur souffrance » endurée au long des procédures judiciaires contre le cardinal Pell.